Le cycle des crises aux Etats-Unis depuis 1929

 

Présentation et compléments du livre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Date

Juillet 2016 – Messidor 224

Auteur

Robin Goodfellow

Version

V 1.0

 

 


 

Sommaire

1.             Introduction.. 1

2.            Cycles économiques et prévision des crises de surproduction. 2

2.1          Une crise imminente ?. 2

2.2          Notre démarche. 2

2.3          Les éléments à la base de la prévision. 2

3.            Une réponse à Sander à propos de la prévision des cycles et crises de surproduction. 4

3.1          Les erreurs de Sander 4

3.2          Crise de surproduction et crise du capital fictif 5

4.            Les vagues d’accélération (moyennes mobiles) 6

4.1          La méthode des moyennes mobiles. 6

4.2          Le rapport i/p. 6

4.3          Le rapport k/p. 10

4.4          Taux profit/valeur ajoutée. 14

4.5          Taux de profit d’entreprise. 18

4.6          Taux de profit général 22

4.7          Taux de plus-value apparent général 26

4.8          Taux de plus-value apparent (profit/salaire) 29

4.9          Taux de plus-value apparent (profit + intérêt)/salaire. 33

5.            Les vagues d’accélération (méthode de la tangente) 37

5.1          Méthode. 37

5.2          La méthode appliquée au onzième cycle (cycle en cours) 37

6.            Le cycle du capital fictif. 40

6.1          Les deux périodes du cycle du capital fictif (bourse) 40

6.2          Les grandes leçons de l’analyse du cycle. 40

6.3          Le cycle en cours et son évolution. 41

 

1.           Introduction

Les textes ci-dessous, présentent, pour une part, le livre édité aux Editions l’Harmattan et consacré au cycle des crises aux Etats-Unis depuis 1929. Ils apportent également des précisions du fait d’interrogations que ce sujet a pu soulever et enfin, ils complètent le livre. Comme nous nous y étions engagés dans le livre, d’une part, nous publions ici certains tableaux volumineux, d’un intérêt relatif, qui ne pouvaient pas y figurer sans alourdir le livre ; d’autre part, nous confrontons le résultat de ces travaux à l’évolution de la conjoncture pour leur faire subir l’expérience des faits. De ce fait, ce texte sera révisé trimestriellement pour prendre en compte les données nouvelles. La documentation du livre est arrêtée à fin avril 2016. A cette période, les données disponibles pour ce que nous appelons « le cycle des taux et rapports » s’arrêtaient au dernier trimestre 2016. Les nouvelles publications trimestrielles permettront donc de mette à jour les tableaux et de mettre à l’épreuve les prévisions.

 

Notre analyse repose notamment sur la confrontation de ce que nous appelons le « cycle des crises » et le « cycle des taux et rapports ».

 

Le cycle des crises qui s’appuie sur les statistiques officielles du NBER (http://www.nber.org/ cycles/cyclesmain.html) permet de distinguer une période d’accumulation et une période de crise.

 

Le cycle des taux et rapports, bâti à partir des données publiées par le BEA (http://www.bea. gov/iTable/iTable.cfm?ReqID=9&step=1#reqid=9&step=3&isuri=1&903=56) permet de distinguer une période d’expansion et une période de contraction. Les deux cycles sont décalés et pendant la période d’accumulation, un point de retournement délimite la période d’expansion de la période d’accumulation. De même, pendant la période de crise, un autre point de retournement intervient dans le cycle des taux et rapports. Il marque l’acmé de la crise de surproduction.

 

De plus, en observant la courbe du cycle des taux et rapports, on peut constater une accentuation de la pente de la courbe à l’approche de la crise de surproduction. S’il était possible de détecter voire d’anticiper cette phase du cycle, la prévision de la crise serait améliorée.

 

Le chapitre 2 reprend la démarche générale qui nous a conduits à la prévision d’une nouvelle crise de surproduction vers la fin de la décennie.

 

Le chapitre 3, suite à une critique du chapitre 2, nous conduit à préciser les rapports entre crise du capital fictif et crise de surproduction.

 

Pour déterminer ce que nous appelons, la « vague d’accélération », c’est-à-dire la phase  du cycle qui, généralement, précède la crise de surproduction, nous avons fait appel à deux méthodes :

-       La première repose sur des moyennes mobiles

-       La seconde prend en compte l’équation de tendance de la courbe et recherche ensuite à quel moment la dérivée de la courbe atteint une certaine valeur relative.

 

Dans le livre, nous n’avons fourni le tableau des moyennes mobiles que pour le rapport i/p (intérêt/profit). Dans le troisième chapitre, le lecteur aura accès à l’ensemble des tableaux pour tous les taux et rapports.

 

Nous compléterons ce texte au fur et à mesure du déroulement du cycle afin de confronter les faits à la prévision. Ce sera l’objet des chapitres ultérieurs.

2.           Cycles économiques et prévision des crises de surproduction.

 « J’ai soumis à Moore un problème avec lequel je me suis privatim [en mon for intérieur] colleté pendant longtemps. Mais il pense que la chose est insoluble ou du moins, en raison des nombreux paramètres qui interviennent et qu’il faut commencer par découvrir qu’elle est insoluble, pro tempore [pour l’instant]. Voici ce dont il s’agit : tu connais les tableaux indiquant les prix, discountrate [le taux d’escompte] etc. etc. avec leurs fluctuations au cours de l’année etc. sous forme de courbes en zig-zag qui montent et descendent. J’ai essayé à différentes reprises - pour analyser les crises - de traiter ces ups and downs [montées et descentes] comme des courbes irrégulières et d’en calculer le tracé et j’ai cru possible (et je continue à penser que c’est possible à l’aide d’une documentation triée avec assez de soin) de déterminer mathématiquement, à partir de là, les lois principales des crises. Moore, je l’ai dit, considère que la chose est infaisable pour l’instant, et j’ai décidé d’y renoncer for the time being [pour le moment]. » (Marx, Lettre à Engels, 31-05-1873)

 

2.1            Une crise imminente ?

Les médias bourgeois bruissent, depuis la fin de l’année 2015, d’annonces d’une crise mondiale imminente, se faisant ainsi l’écho de positions d’économistes universitaires ou employés par les banques ou agences d’analyse financière. Les organes gauchistes ou même révolutionnaires (Critica da Economia[1], MundiWar[2] au Brésil, Voix des Travailleurs en France[3]…) reprennent ces antiennes en évoquant la crise qui vient, voire en la considérant comme déjà en cours (ce qui est vrai pour le Brésil, la Russie et d’autres pays, mais pas pour les Etats-Unis ni pour l’économie mondiale considérée globalement).

 

Qu’en est-il exactement ?

 

Dès la création de notre revue Communisme ou Civilisation, il y aura cette année 40 ans, nous nous sommes dédiés à la restauration de la théorie des crises de Marx, en nous attachant notamment à une analyse du cycle économique, dont Marx résumait ainsi les différents enchaînements : « marché calme, animation croissante, prospérité, surproduction, krach, stagnation ; marché calme… » (Marx, livre 3 du Capital).

 

Rappelons quelques points qui caractérisent la théorie de Marx :

 

i)                    La crise du capital n’est pas permanente, mais revient périodiquement à l’issue d’un cycle au cours duquel s’alternent les périodes d’accumulation et de crise proprement dite

ii)                  Les crises du mode de production capitaliste moderne sont des crises de surproduction  (la première date de 1825) produites par l’insuffisante valorisation du capital, c’est-à-dire du fait d’une production insuffisante de plus-value en raison de la baisse brutale du degré d’exploitation de la force de travail ou par les difficultés de l’écoulement de la masse croissante de marchandises et de leur forme du fait du développement grandissant de la force productive du travail et des rapports économiques antagoniques entre les classes ; ces crises affectent la totalité du produit social et prennent un caractère catastrophique, dans le sens où elles dévastent la société (à l’instar d’une catastrophe naturelle, mais ici pour des raisons sociales).

iii)                Cette période de crise est plus ou moins brutale selon les circonstances du cycle, mais les crises ont tendance à s’aggraver avec le temps, en relation avec le degré de développement de la force productive du travail.

iv)                Il peut exister, entre deux crises – au sens du point  le plus bas du cycle – des crises intermédiaires, qui peuvent escompter la crise générale.

v)                  Des crises boursières, financières peuvent se manifester sans qu’elles soient nécessairement le prodrome d’une crise de surproduction. Car il existe une autonomie de la sphère financière. De ce fait, si toute crise de surproduction s’accompagne d’une crise boursière et financière, la réciproque n’est pas systématique

vi)                Si la crise a des effets dévastateurs, notamment sur la destruction des postes de travail et sur le niveau de vie des prolétaires, il ne faut pas considérer que le chômage endémique, les attaques contre les salaires ou le revenu social soient systématiquement des manifestations de « la crise » ; le capital en « bonne santé » a tout intérêt à jouer sur la présence d’une armée de réserve pour peser de tout son poids sur la partie employée de la classe prolétarienne. L’accumulation du capital engendre une surpopulation relative susceptible d’alimenter l’armée de réserve industrielle et la soif de plus-value le conduit à accroître l’exploitation du prolétariat.

Qu’est-ce donc qui se présente devant nous en 2016 ? Et, est-on capable de prévoir avec une plus grande exactitude la venue de la prochaine crise de surproduction générale, c’est-à-dire une crise qui touche l’ensemble des secteurs de la production capitaliste et qui prenne un caractère mondial compte tenu du développement actuel de la production capitaliste, donc une crise comparable, notamment, à celle de 2008 dans son fonds ?

2.2           Notre démarche

Pour répondre à cette question nous avons eu recours à une série d’analyses statistiques effectuées à partir des jeux de données disponibles auprès de l’administration américaine, notamment le Bureau of Economic Analysis (BEA) et le National Bureau of Economic Research (NBER). Nous ne livrerons dans ce billet que les principales conclusions, l’ensemble de la démonstration fournissant la matière d’un livre à paraître au printemps 2016[4].

 

Ces analyses sont basées sur la relative régularité des étapes (que nous décomposons en périodes, séquences, phases) qui s’enchaînent dans les cycles et dont la crise au sens strict ne constitue qu’un moment. Régularité ne veut pas dire qu’on ait la précision d’une mécanique d’horlogerie, et la durée de chaque étape n’est pas uniquement à mettre en regard de la durée de cette même étape dans les autres cycles. Il faut à chaque cycle prendre en compte la structure propre au cycle au sein duquel elle se manifeste. Les calculs présentés sont toujours relatifs au cycle en cours, mais ce qui est important c’est de considérer la structure répétitive et la façon dont les événements s’enchaînent. Leur régularité, analysée plus précisément pour les Etats-Unis depuis 1947 est remarquable. Elle permet d’anticiper le déroulement du prochain cycle ET d’avancer des éléments concernant la datation de la survenue de la crise.

Comme nous venons de le dire, ces analyses se basent sur les données qui traduisent la réalité du cycle économique pour les Etats-Unis d’Amérique. Avec son engagement dans les deux guerres mondiales au 20° siècle, les E-U ont détrôné l’Angleterre comme puissance dominante sur le marché mondial et exercent leur hégémonie depuis 1945 sur l’ensemble de la planète. Aussi pouvons-nous considérer que l’on ne  peut parler de crise mondiale que lorsque les Etats-Unis sont eux aussi touchés. A l’inverse, une crise qui toucherait les Etats-Unis affecterait de facto toute l’économie mondiale. Aussi, ce qui est en jeu avec le travail que nous présentons aujourd’hui et qui est développé dans le livre c’est :

- d’éprouver le modèle statistique qui constitue une confirmation éclatante de la théorie, ce qui sera d’autant plus le cas si notre prévision d’une crise majeure de surproduction pour 2019-2020 s’avère exact ;

- vérifier le maintien ou non des Etats-Unis dans cette position dominante. Si la crise mondiale de surproduction éclatait effectivement en 2016 (ou si elle avait déjà eu lieu, ce qui n’est pas le cas) cela pourrait signifier que le cycle propre aux Etats-Unis est dé corrélé du cycle de l’économie mondiale et confirmerait un décrochage des Etats-Unis en tant que première puissance économique mondiale. Cela est certainement une tendance, mais, est-elle d’ores et déjà installée au point de remettre en cause le comportement du cycle, c’est ce que l’avenir nous dira.

2.3           Les éléments à la base de la prévision

Le cycle des crises de surproduction peut être décomposé en deux parties : une période d’accumulation et une période de crise dont nous avons esquissé les durées moyennes (5 ans et un an).

 

D’autres indicateurs permettent également d’analyser les différentes étapes (périodes, séquences, phases) du cycle, et notamment, comme nous le montrons en détail dans le livre, le cycle des taux et rapports  (taux de profit, taux de plus-value, rapport capital fixe sur profit, rapport intérêt sur profit) et le cycle des cours boursiers.

 

« Quand on considère les mouvements cycliques de l’industrie moderne : marché calme, animation croissante, prospérité, surproduction, krach, stagnation ; marché calme, etc., (…) on s’aperçoit qu’un faible taux d’intérêt correspond le plus souvent aux périodes de prospérité ou de surprofits, qu’une hausse de l’intérêt s’inscrit à la fin de la prospérité et que l’intérêt maximum, allant jusqu’à l’usure, est le pendant de la crise » (Marx, Capital, L.III, Pléiade, T.2, p.1123)

 

Ici nous ne prendrons que l’exemple – mais qui est sans doute le plus parlant – de l’évolution du rapport entre intérêt et profit (i/p) qui conforte le cycle indiqué par la citation.

 

 

 

Que montre ce graphique ?

i)                     Dans les crises, le rapport i/p atteint un maximum.

ii)                  Durant la période d’accumulation la courbe du rapport i/p par exemple passe par un point bas.

iii)                Aucune crise n’a eu lieu avant que le cycle du rapport i/p ne soit passé par un point bas

Le schéma montre que les derniers cycles ont eu tendance à s’allonger, ce qui est le signe d’une tendance à la stagnation.

 

Où en est-on de l’évolution du rapport i/p dans les derniers cycles et dans le cycle en cours en particulier ?

Dans la partie finale de la courbe, la pente de la courbe augmente. Nous appelons « vague d’accélération » la partie haute de la courbe jusqu’à la crise. Il est possible d’approximer le cycle par une parabole, c’est-à-dire par une équation du deuxième degré. Cette équation nous permet de délimiter la partie la plus forte de la pente de la partie la plus faible. Cette vague d’accélération dure en moyenne 4 trimestres ; elle débouche généralement sur une crise de surproduction.

 

La crise financière doit la plupart du temps précéder la crise de surproduction et, en même temps, débuter alors que la vague d’accélération est commencée. La détection anticipée d’une vague d’accélération devrait donc permettre de mieux prévoir à la fois la crise de surproduction et, avec plus de risques d’erreurs, la crise financière qui lui est associée. Une fois atteint l’apogée du cours boursier (c’est notamment le cas lors des krachs), la crise survient en moyenne trois trimestres plus tard avec un écart type de l’ordre du trimestre. Il reste que toutes les vagues n’aboutissent pas à une crise de surproduction et que des épisodes boursiers peuvent survenir sans que les données que nous observons en portent toujours une trace significative (notamment du fait que le taux d’intérêt s’égalise – relativement – bien plus facilement et varie bien plus rapidement à l’échelle internationale que le taux de profit et donc enregistre plus rapidement les soubresauts du marché mondial)

 

Notre scénario repose sur l’hypothèse, tout à fait admissible, d’un point de retournement du cycle des taux et rapports (celui qui sépare la période d’expansion de la période de contraction du cycle des taux et rapports) fin 2014. La période d’expansion de ce onzième cycle aurait donc duré plus de 5 ans (une des plus longues enregistrées) et elle augure d’une période d’accumulation encore plus longue.

 

Le calcul pour le cycle en cours pointe sur l’année 2019 comme point de départ de la vague d’accélération. En moyenne une crise survient trois à quatre trimestres après le départ d’une vague (avec un écart type de deux trimestres) donc la crise générale (mondiale) de surproduction devrait intervenir vers 2019-2020.

 

Nous aboutissons donc à la perspective d’une crise de surproduction en 2019-2020 qui, bien que le risque d’erreur soit plus grand et que d’autres épisodes boursiers puissent intervenir entretemps, sera précédée d’une crise financière.

 

Echaudés et profondément vexés par leur totale déconfiture théorique, nombre d’économistes se sont mués en cassandre. Les cassandre ont maintenant l’oreille des médias, l’inquiétude est la règle. On guette fébrilement tout mouvement contraire dans la production capitaliste. L’idée que les crises sont périodiques, l’idée que les crises peuvent aller en s’aggravant et dévaster la société est désormais une banalité. Nombre de théoriciens découvrent l’existence de cycles dans la production capitaliste qu’ils interprètent mécaniquement et en se gardant bien de faire la moindre référence à la seule théorie qui en donne une explication conséquente : le marxisme et a fortiori à sa conclusion : le renversement révolutionnaire de la bourgeoisie, classe dirigeante incapable de maîtriser le développement des forces productives.

 

Tandis qu’une partie du monde bourgeois et ses économistes sablent le champagne en se félicitant et célèbrent la reprise[5], une autre lui promet (bien souvent ces promesses font l’objet d’un petit commerce de bons conseils pour boursicoteurs) l’imminence d’une crise de grande ampleur. Il est vrai que des pays comme la Grèce, la Russie, le Brésil sont en crise tandis que la Chine connaît un net ralentissement de l’accumulation du capital et que ces constats ont provoqué une crise financière. Des gourous comme Martin Armstrong, prévoyaient un cataclysme financier pour le premier octobre 2015, d’autres comme l’économiste Véronique Riches-Flores qui se dit « souvent en porte-à-faux par rapport à l’orientation des analyses dominantes » voient dans la crise boursière ouverte par la crise en Chine, le prélude d’une possible « récession ». Les arguments de manquent pas : recul des exportations mondiales, indice PMI (un indicateur de la santé économique du secteur manufacturier) en recul, crise boursière voire plus en Chine, baisse du prix des matières premières qui menace les pays producteurs, intervention des banques centrales, déflation rampante, etc. La « Critica » et d’autres en tirent la conclusion que l’heure de la crise mondiale est venue.

 

Nos travaux laissent penser le contraire et reportent à la fin de la décennie la crise de surproduction.

 

3.           Une réponse à Sander à propos de la prévision des cycles et crises de surproduction.

A la suite de la publication sur notre blog du texte consacré à la prévision des crises (https://defensedumarxisme.wordpress.com/2016/03/11/cycles-economiques-et-prevision-des-crises-de-surproduction/ et chapitre 2 ci-dessus), et de sa diffusion sur la liste de discussion du « Réseau de discussion international », nous avons reçu ce commentaire de Sander, de Perspective Internationaliste :

 

« Je suis plutôt déçu par ce texte. C'est un essai de prévoir à quel moment la crise s'accélérera, basé sur un seul facteur : la relation entre taux d'intérêt et taux de profit. C'est intéressant et ça peut être utile si tu as de l'argent à investir, mais même en ce regard, ça me semble douteux de ne tenir compte que de ce seul facteur. En tant que analyse de la crise, c'est trop maigre. » 

3.1            Les erreurs de Sander

Il nous faut ici rectifier les erreurs commises par Sander par rapport à notre texte.

 

Bien que la signification de cette table statistique (table 1-15 du BEA) ne soit pas spécialement facile à interpréter, il n’est pas exact de dire que la série présentée rapporte le taux d'intérêt au taux de profit. Il y a bien sûr une relation avec ces taux, mais les données utilisées rapportent la part de la valeur ajoutée qui est versée sous forme d'intérêt à la part correspondant au profit brut (profit avant impôts).

 

Ensuite, comme nous l’avons dit explicitement, mais cela n’a pas attiré l’attention de Sander[6], le rapport (i/p, intérêt/profit) est pris comme exemple de ce que nous appelons le cycle des taux et rapports.

 

Les grandes tendances que nous y mettons en relief se retrouvent dans tous les taux (taux de profit, taux de plus-value) et rapports (capital fixe/profit, intérêt/profit) analysés.

 

L’introduction du livre sur "la théorie marxiste des crises" qui compile les travaux de Communisme ou Civilisation sur ce sujet, reproduit d'ailleurs le graphique de l'évolution du taux de profit rapporté à la valeur ajoutée brute.

 

Pour TOUS les taux et rapports, pour TOUS les cycles (depuis 1947, pour les statistiques les plus précises et depuis 1929 avec une moins grande précision - avant nous n'avons pas les données -) on observe le même phénomène : aucune crise n'a eu lieu avant que ce cycle ne passe par un point de retournement. Dans les crises, un point haut (rapports) ou un point bas (taux) est atteint. Dans la partie proche de la crise, on constate une accélération de la tendance.

 

Ci-dessous les graphiques propres aux divers taux (approximation des taux de profit, taux de plus-value apparents) et rapports (capital fixe/profit ; intérêt /profit).

 


Ensemble des taux de profit

 

Expressions du taux de plus-value unifiées

 

 


Le constat ne concerne donc pas uniquement le rapport i/p.

Nous le privilégions dans l'analyse du fait de sa plus grande sensibilité mais aussi pour d'autres raisons :

o   C’est le rapport pour lequel concept et réalité statistiques sont les plus proches (pour les autres nous n’avons que des approximations du taux de profit et un taux apparent pour les expressions du taux de plus-value).

o   La théorie et les données se correspondent dans 100% des cas.

o   Il diffère des autres taux et rapports par une homogénéité relative en ce sens qu’il rapporte deux fractions de la plus-value.

o   L’évolution du taux d’intérêt et du taux de profit sont des facteurs sous-jacents déterminants de la valeur du capital fictif (actions, obligations, bons du trésor, …). Avec l’évolution du rapport i/p nous avons un bon indicateur de l’évolution de ces facteurs sous-jacents. Ce rapport sera donc privilégié lors de l’étude du cycle du capital fictif (réduit ici à l’évolution de la bourse).

3.2           Crise de surproduction et crise du capital fictif

Le plus comique est que, si nous suivons bien le raisonnement de Sander, l'analyse serait efficace pour prévoir les crises boursières mais pas les crises de surproduction[7]. Compte tenu des enjeux, il est certain que le marxisme susciterait le plus grand enthousiasme chez les spéculateurs. En fait, c’est tout le contraire. Comme nous l’écrivons dans notre ouvrage : Le cycle des crises aux Etats-Unis depuis 1929, qui vient de sortir chez l’Harmattan en juin 2016

 

« L’étude des cours boursiers ou de leur équivalent ont fait l’objet d’études de la part de nombre de grands savants. Newton qui, en 1720, avait connu un important revers financier à la suite de la débâcle de la Compagnie des mers du Sud, soupira quelque peu dépité : « Je peux calculer le mouvement des corps pesants mais pas la folie des gens ».

 

Louis Bachelier, élève malheureux du plus grand mathématicien de cette époque, Henri Poincaré, défend, en 1900, une thèse de doctorat qui sera ressortie de l'oubli par Samuelson. Le modèle corrigé identifie l’évolution du cours à la marche d’un ivrogne. Il s’ensuit que le cours d’un titre donné suit une marche aléatoire autour du rendement moyen du marché boursier. Bien que cette théorie détruise l’idée que des experts talentueux puissent durablement faire mieux que le rendement moyen du marché, un Madoff pouvait encore, en 2008, en imposer à la bourgeoisie et passer pour un sorcier de la finance. Mais ces analyses, à base de mouvement brownien et de loi normale (courbes de Laplace-Gauss) relevaient de la marine d’eau douce. Sur le lac théorique, les capitaines de pédalos arrivaient immanquablement à bon port. Par extension, on pouvait raisonnablement lancer des embarcations sur une mer d’huile. Puis, comme il fallait bien naviguer, avec l’aide de bons navigateurs (les « quants », ces ingénieurs financiers rompus aux modèles mathématiques), on pouvait aussi escompter prendre les bonnes décisions en cas de petite brise. Les lames de fond, les vagues scélérates, un océan démonté, bref, des événements extrêmes et imprévisibles, relevaient d’une exception qui pouvait être négligée. Initiée dans les années 1970 (le premier marché organisé de produits dérivés date de 1973[8] à Chicago), cette démarche se fracassera sur le krach de 1987.

 

A sa suite, comme la dialectique ne chemine vers le cerveau qu’à l’aide des grands coups de pied au cul qu’administre l’histoire, de nombreuses études mettent en lumière les limites des modèles financiers standards. Difficiles à mettre en œuvre ou source d’erreurs du fait même de leur complexité, leur usage reste limité et puis, selon le raisonnement à courte vue des banquiers, l’arrivée massive d’ingénieurs financiers permettrait de faire les bons choix. En dépit de ces travaux et bien qu’un mathématicien, Benoît Mandelbrot, ait, depuis bien longtemps (années 60-70), mis en évidence que les cours de bourse obéiraient à une loi où les situations extrêmes sont beaucoup plus fréquentes et que, quelle que soit l’échelle du temps à laquelle on observe les fluctuations, elles ont la même physionomie (elles relèveraient donc de ce qu’il nommera les fractales), un fonds spéculatif, LTCM (Long Term Capital Management)[9] prendra des positions spéculatives d’une telle dimension que la banque centrale devra contraindre les banques, par ailleurs actionnaires, de reprendre le fonds emporté par la crise de l’été 1998. La liquidation des positions s’étalera sur plusieurs mois afin d’éviter une crise généralisée. Mais, la production capitaliste n’échappera pas ni à la crise de surproduction, ni à la crise du capital fictif qui lui est concomitante (2000-2001).

 

Un cycle plus tard, une nouvelle crise, encore plus grave, envoie, une nouvelle fois, par le fond, les prétentions de la bourgeoisie à diriger rationnellement le développement des forces productives[10].

 

Si la théorie marxiste prévoyait les crises financières, elle trouverait certainement un vif intérêt auprès de la bourgeoisie. Mais, si les plus grands mathématiciens, non seulement n’y sont pas parvenus mais ont mis l’accent sur l’importance et l’imprévisibilité des évènements extrêmes, ce n’est donc pas nous qui les démentirons et c’est encore moins notre rôle que de transformer le parti communiste en officine de conseil boursier.

 

Ce que nous faisons remarquer, c’est que si toutes les crises boursières ne sont pas contemporaines d’une crise de surproduction, toutes les crises de surproduction sont concomitantes d’une crise qui affecte le capital fictif. Sur la base d’un échantillon non représentatif, nous pouvons constater, à partir de l’indice SP 500, que la dernière crise boursière du cycle est celle où le point le plus haut du cours bousier a été atteint[11]. Cette crise a eu lieu, dans la très grande majorité des cas, après le point de retournement de la période d’accumulation[12], donc, dans une phase surspéculative voire hyperspéculative. Dans le plus grand nombre de cas, c’est notamment vrai dans les derniers cycles, ce point haut est atteint pendant la vague d’accélération. Dans la plupart des cas, la crise boursière précède la crise de surproduction (à l’exception du septième cycle et, peut-être, du huitième).

 

Si la prévision des crises financières semble hors de portée, il n’en va pas de même de la crise de surproduction. Si les Cassandre ont raison, à savoir que la crise de surproduction est imminente, on peut considérer que la crise boursière actuelle annonce la crise et donc que le point haut du cycle boursier a été atteint en 2015. En tout état de cause, nous postulons que le point de retournement du cycle des taux et rapports a été atteint au dernier trimestre 2014. Par rapport aux analyses et méthodes que nous avons développées, le seul doute raisonnable par rapport à la perspective d’une crise en 2019-2020 repose sur la divergence (la plus importante enregistrée) des séries. Cependant, compte tenu de la longueur du cycle, de son caractère anémique, du temps mis à digérer les effets de la crise précédente (ils ne sont pas tous résorbés), de la faiblesse relative (par rapport aux phases antérieures) de l’activité boursière, des efforts considérables de la banque centrale, de la relation entre fréquence et intensité des crises, de la sensibilité particulière du rapport i/p, de l’existence, dans ce cycle, de vagues intermédiaires en relation avec ce décalage et que nous pouvons écarter, nous maintenons notre perspective d’une crise de surproduction pour la fin de la décennie. De ce fait, celle-ci devrait être concomitante (et plutôt être précédée) d’une crise boursière. Cette dernière évaluation contient, nous l’avons vu, un risque d’erreur plus important. Nous en concluons donc que la crise boursière actuelle sera un des nombreux épisodes boursiers qui parcourent les cycles (et ce cycle en particulier) mais qu’elle n’annonce pas, contrairement à celle qui devrait intervenir ultérieurement, la proximité d’une crise de surproduction. » (Extrait du livre: Le cycle des crises aux Etats-Unis depuis 1929 : essai de systématisation de la conjoncture, p.323-326, l’Harmattan, 2016)

 

 

4.           Les vagues d’accélération (moyennes mobiles)

4.1            La méthode des moyennes mobiles

Dans ce chapitre, nous détaillons le résultat obtenu avec la méthode des moyennes mobiles pour l’ensemble des taux et rapports analysés. Cette méthode s’appuie sur la réalisation de moyennes mobiles sur 5, 4, 3 et 2 trimestres. On rapporte ensuite le résultat du trimestre actuel au trimestre précédent. Le rapport R1 est obtenu en divisant le rapport (ou l’inverse du taux) du trimestre considéré par le rapport (ou l’inverse du taux) du trimestre précédent. La colonne R2 rapporte les résultats obtenus à l’aide les moyennes mobiles sur deux trimestres. La colonne R3, sur trois trimestres, etc.

 

L’analyse de ces résultats nous a fait établir notamment les règles suivantes :

 

-       Une vague d’accélération, pendant la période d’accumulation (les périodes d’accumulation sont en blanc, les périodes de crise en rouge) doit avoir au minimum deux trimestres consécutifs avec 3 colonnes consécutives supérieures à 1.

-       Une va            gue d’accélération n’est véritablement qualifiée qu’une fois le point de retournement du cycle des taux et rapports franchi.

-       Il est utile, pour affiner l’analyse de confronter les divers taux et rapports. Du fait notamment de sa sensibilité, le rapport i/p est privilégié.

 

Certains cycles ont plusieurs vagues, ce qui rend l’analyse complexe.

 

La méthode des moyennes mobiles présente également des limites. De ce fait, nous avons également mis au point une autre méthode reposant sur la pente de la tangente de la courbe de tendance.

 

Ci-dessous, le lecteur trouvera, l’ensemble des vague détectées selon la méthode des moyennes mobiles pour l’ensemble des rapports et des taux analysés.

4.2           Le rapport i/p

Année

Trimestre

R1

R2

R3

R4

R5

Dates crise

1948

2

0,974

0,932

0,946

0,96

0,941

1948

3

1,026

1

0,962

0,964

0,972

1948

4

0,974

1

0,991

0,965

0,966

Novembre 1948

1949

1

1,054

1,014

1,018

1,007

0,982

1949

2

1,057

1,056

1,029

1,028

1,017

1949

3

0,972

1,014

1,026

1,014

1,016

1949

4

1,125

1,048

1,051

1,051

1,036

Octobre 1949

1950

1

0,914

1,013

1

1,013

1,021

1950

2

0,921

0,918

0,983

0,981

0,995

1950

3

0,927

0,924

0,92

0,97

0,971

1950

4

0,932

0,929

0,926

0,923

0,963

1951

1

1,023

0,976

0,958

0,948

0,94

1951

2

1,024

1,024

0,992

0,974

0,962

1951

3

1

1,012

1,016

0,994

0,979

1951

4

0,977

0,988

1

1,006

0,99

1952

1

1,075

1,025

1,017

1,019

1,019

1952

2

1,081

1,078

1,045

1,034

1,032

1952

3

1

1,039

1,05

1,032

1,026

1952

4

0,949

0,974

1,008

1,023

1,015

1953

1

1

0,974

0,983

1,006

1,019

1953

2

1,026

1,013

0,991

0,993

1,01

1953

3

1,027

1,027

1,018

1

1

Juillet 1953

1953

4

1,233

1,132

1,097

1,074

1,048

1954

1

1,818

1,556

1,396

1,311

1,253

1954

2

0,971

1,271

1,263

1,221

1,192

Mai 1954

1954

3

0,944

0,958

1,145

1,159

1,142

1954

4

0,947

0,946

0,954

1,093

1,109

1955

1

0,927

0,937

0,94

0,948

1,059

1955

2

1

0,962

0,957

0,953

0,957

1955

3

1,025

1,012

0,982

0,973

0,967

1955

4

0,976

1

1

0,981

0,974

1956

1

1,051

1,013

1,017

1,013

0,995

1956

2

1,026

1,038

1,018

1,019

1,016

1956

3

1

1,013

1,025

1,013

1,015

1956

4

1

1

1,009

1,019

1,01

1957

1

0,974

0,987

0,991

1

1,01

1957

2

1,026

1

1

1

1,005

1957

3

1,027

1,027

1,009

1,007

1,005

Aout 1957

1957

4

1,088

1,058

1,048

1,029

1,024

1958

1

1,7

1,407

1,286

1,225

1,176

1958

2

0,968

1,239

1,201

1,166

1,144

Avril 1958

1958

3

0,912

0,94

1,115

1,11

1,098

1958

4

0,895

0,904

0,926

1,059

1,063

1959

1

0,633

0,771

0,823

0,863

0,979

1959

2

1,429

0,942

0,923

0,919

0,931

1959

3

1,135

1,256

1,011

0,975

0,959

1959

4

1

1,063

1,153

1,008

0,981

1960

1

0,949

0,974

1,024

1,095

0,994

1960

2

1,083

1,014

1,009

1,038

1,092

Avril 1960

1960

3

1,029

1,055

1,019

1,014

1,036

1960

4

1,061

1,045

1,057

1,03

1,024

1961

1

1,031

1,045

1,04

1,05

1,03

Février 1961

1961

2

0,914

0,972

1

1,007

1,02

1961

3

0,946

0,929

0,964

0,987

0,995

1961

4

0,949

0,947

0,935

0,96

0,98

1962

1

1

0,974

0,964

0,95

0,967

1962

2

1,026

1,013

0,991

0,979

0,964

1962

3

1

1,013

1,009

0,993

0,983

1962

4

0,974

0,987

1

1

0,989

1963

1

1

0,987

0,991

1

1

1963

2

0,951

0,976

0,975

0,981

0,99

1963

3

1

0,975

0,983

0,981

0,985

1963

4

0,976

0,988

0,975

0,982

0,98

1964

1

0,977

0,976

0,984

0,976

0,981

1964

2

1,024

1

0,992

0,994

0,985

1964

3

1

1,012

1

0,994

0,995

1964

4

1,333

1,167

1,12

1,084

1,062

1965

1

0,933

1,105

1,073

1,062

1,046

1965

2

1

0,966

1,068

1,053

1,048

1965

3

1

1

0,977

1,051

1,042

1965

4

0,978

0,989

0,993

0,977

1,036

1966

1

0,979

0,978

0,986

0,989

0,977

1966

2

1,022

1

0,993

0,994

0,996

1966

3

1,022

1,022

1,007

1

1

1966

4

1

1,011

1,014

1,006

1

1967

1

1,308

1,154

1,111

1,089

1,067

1967

2

1,024

1,147

1,103

1,084

1,073

1967

3

1

1,012

1,093

1,073

1,064

1967

4

0,977

0,988

1

1,062

1,051

1968

1

1,024

1

1

1,006

1,054

1968

2

0,977

1

0,992

0,994

1

1968

3

1

0,988

1

0,994

0,995

1968

4

1,2

1,1

1,058

1,05

1,035

1969

1

1,049

1,118

1,081

1,056

1,049

1969

2

1,025

1,037

1,084

1,065

1,049

1969

3

1,228

1,128

1,102

1,123

1,102

1969

4

1,086

1,15

1,112

1,098

1,114

1970

1

1,25

1,171

1,187

1,152

1,135

Décembre 1969

1970

2

1,091

1,162

1,14

1,156

1,136

1970

3

1,031

1,06

1,112

1,107

1,124

1970

4

1,067

1,049

1,062

1,1

1,097

Novembre 1970

1971

1

0,857

0,959

0,982

1,006

1,044

1971

2

0,972

0,91

0,963

0,98

1

1971

3

1

0,986

0,938

0,971

0,983

1971

4

0,973

0,986

0,982

0,946

0,972

1972

1

0,974

0,973

0,982

0,98

0,951

1972

2

1

0,987

0,982

0,987

0,984

1972

3

0,974

0,987

0,983

0,98

0,984

1972

4

0,951

0,963

0,975

0,975

0,975

1973

1

0,976

0,963

0,967

0,976

0,975

1973

2

1,167

1,07

1,029

1,015

1,012

1973

3

1

1,077

1,045

1,021

1,011

1973

4

1,073

1,037

1,076

1,052

1,032

Novembre 1973

1974

1

1,177

1,127

1,086

1,103

1,08

1974

2

1

1,081

1,079

1,061

1,078

1974

3

1,113

1,056

1,092

1,088

1,072

1974

4

1,107

1,11

1,074

1,096

1,093

1975

1

1,042

1,073

1,085

1,065

1,084

Mars 1975

1975

2

0,822

0,93

0,984

1,012

1,01

1975

3

0,857

0,838

0,909

0,956

0,983

1975

4

0,892

0,873

0,853

0,905

0,945

1976

1

0,856

0,875

0,868

0,854

0,898

1976

2

1,038

0,94

0,922

0,902

0,88

1976

3

1

1,019

0,959

0,94

0,919

1976

4

1,019

1,01

1,019

0,974

0,955

1977

1

0,981

1

1

1,009

0,975

1977

2

0,914

0,948

0,971

0,979

0,99

1977

3

0,951

0,931

0,949

0,967

0,973

1977

4

1,12

1,033

0,99

0,988

0,994

1978

1

1,073

1,095

1,047

1,012

1,005

1978

2

0,873

0,969

1,015

0,999

0,982

1978

3

1

0,932

0,979

1,011

0,999

1978

4

0,969

0,985

0,944

0,977

1,003

1979

1

1,148

1,057

1,038

0,992

1,009

1979

2

1,017

1,078

1,042

1,032

0,997

1979

3

1,108

1,063

1,088

1,06

1,049

1979

4

1,105

1,106

1,078

1,093

1,07

1980

1

1,145

1,126

1,121

1,097

1,105

Janvier 1980

1980

2

1,209

1,18

1,157

1,147

1,125

1980

3

1,02

1,106

1,117

1,115

1,114

Juillet 1980

1980

4

0,897

0,958

1,031

1,054

1,062

1981

1

0,996

0,944

0,97

1,022

1,042

1981

2

1,045

1,021

0,976

0,988

1,027

1981

3

0,964

1,004

1,001

0,973

0,983

Juillet 1981

1981

4

1,153

1,057

1,053

1,039

1,008

1982

1

1,13

1,141

1,083

1,074

1,059

1982

2

0,985

1,053

1,082

1,055

1,053

1982

3

1

0,993

1,035

1,06

1,043

1982

4

1,091

1,045

1,025

1,049

1,066

Novembre 1982

1983

1

0,899

0,991

0,994

0,992

1,016

1983

2

0,861

0,881

0,949

0,962

0,966

1983

3

0,943

0,899

0,899

0,948

0,958

1983

4

0,959

0,951

0,917

0,912

0,95

1984

1

0,936

0,948

0,946

0,921

0,916

1984

2

1,012

0,973

0,968

0,961

0,937

1984

3

1,064

1,038

1,003

0,991

0,98

1984

4

1

1,031

1,025

1,002

0,993

1985

1

0,977

0,988

1,012

1,012

0,997

1985

2

1,013

0,995

0,997

1,013

1,013

1985

3

0,962

0,987

0,984

0,988

1,002

1985

4

1,138

1,048

1,036

1,021

1,017

1986

1

1,113

1,125

1,071

1,057

1,041

1986

2

1,047

1,078

1,096

1,064

1,055

1986

3

1,085

1,067

1,081

1,093

1,069

1986

4

1,017

1,05

1,049

1,063

1,075

1987

1

0,952

0,984

1,016

1,023

1,039

1987

2

0,94

0,946

0,97

0,997

1,006

1987

3

0,944

0,942

0,946

0,964

0,987

1987

4

1,063

1,002

0,98

0,973

0,982

1988

1

1,003

1,032

1,002

0,986

0,979

1988

2

1,031

1,017

1,032

1,01

0,995

1988

3

1,03

1,031

1,022

1,032

1,014

1988

4

0,975

1,002

1,011

1,009

1,019

1989

1

1,149

1,061

1,051

1,046

1,038

1989

2

1,058

1,1

1,06

1,053

1,049

1989

3

1,042

1,05

1,079

1,055

1,05

1989

4

1,11

1,076

1,071

1,087

1,067

1990

1

0,968

1,035

1,037

1,042

1,06

1990

2

0,955

0,962

1,008

1,016

1,023

1990

3

1,128

1,039

1,015

1,037

1,038

Juillet 1990

1990

4

0,992

1,056

1,022

1,009

1,027

1991

1

0,899

0,946

1,002

0,99

0,986

Mars 1991

1991

2

0,974

0,935

0,955

0,995

0,987

1991

3

0,974

0,974

0,947

0,959

0,991

1991

4

0,976

0,975

0,975

0,954

0,962

1992

1

0,913

0,945

0,955

0,96

0,946

1992

2

0,911

0,912

0,935

0,945

0,951

1992

3

0,983

0,945

0,934

0,945

0,951

1992

4

0,867

0,925

0,92

0,918

0,931

1993

1

1,014

0,935

0,952

0,941

0,934

1993

2

0,875

0,944

0,916

0,934

0,929

1993

3

0,95

0,91

0,946

0,924

0,937

1993

4

0,871

0,912

0,898

0,929

0,915

1994

1

0,988

0,926

0,935

0,917

0,939

1994

2

0,956

0,972

0,935

0,939

0,924

1994

3

0,968

0,962

0,971

0,943

0,944

1994

4

0,959

0,963

0,961

0,968

0,946

1995

1

1,073

1,015

0,999

0,987

0,987

1995

2

1

1,035

1,01

0,999

0,99

1995

3

0,94

0,97

1,003

0,992

0,987

1995

4

0,962

0,95

0,967

0,993

0,986

1996

1

0,932

0,947

0,945

0,959

0,981

1996

2

0,949

0,94

0,948

0,946

0,957

1996

3

1,01

0,979

0,962

0,962

0,957

1996

4

0,938

0,974

0,965

0,956

0,957

1997

1

0,991

0,964

0,979

0,971

0,963

1997

2

1,055

1,023

0,993

0,998

0,987

1997

3

0,963

1,008

1,002

0,986

0,991

1997

4

1,038

1

1,018

1,011

0,996

1998

1

1,141

1,091

1,048

1,05

1,038

1998

2

1,053

1,094

1,077

1,049

1,05

1998

3

0,979

1,015

1,053

1,05

1,033

1998

4

1,066

1,022

1,032

1,056

1,053

1999

1

0,978

1,021

1,007

1,018

1,039

1999

2

1,011

0,995

1,017

1,008

1,017

1999

3

1,113

1,062

1,034

1,042

1,029

1999

4

1,089

1,1

1,072

1,049

1,052

2000

1

1,09

1,09

1,097

1,077

1,058

2000

2

1,085

1,088

1,088

1,093

1,079

2000

3

1,105

1,096

1,094

1,093

1,096

2000

4

1,126

1,116

1,107

1,103

1,101

2001

1

0,865

0,988

1,023

1,036

1,045

2001

2

1,287

1,061

1,082

1,087

1,087

Mars 2001

2001

3

1,154

1,212

1,096

1,103

1,103

2001

4

1,173

1,164

1,197

1,119

1,12

Novembre 2001

2002

1

0,726

0,932

0,995

1,048

1,016

2002

2

0,835

0,772

0,904

0,96

1,008

2002

3

0,897

0,863

0,804

0,903

0,95

2002

4

0,87

0,884

0,865

0,817

0,898

2003

1

0,941

0,903

0,901

0,881

0,834

2003

2

0,919

0,93

0,908

0,905

0,887

2003

3

0,919

0,919

0,927

0,91

0,907

2003

4

0,939

0,929

0,925

0,93

0,915

2004

1

0,903

0,922

0,921

0,92

0,925

2004

2

0,914

0,908

0,919

0,919

0,919

2004

3

0,973

0,942

0,928

0,931

0,928

2004

4

1,018

0,995

0,966

0,948

0,946

2005

1

1,021

1,02

1,004

0,98

0,962

2005

2

0,905

0,963

0,981

0,979

0,965

2005

3

1,086

0,991

1,001

1,006

0,999

2005

4

0,858

0,967

0,946

0,965

0,976

2006

1

0,978

0,913

0,971

0,953

0,967

2006

2

1

0,989

0,94

0,977

0,962

2006

3

0,97

0,985

0,982

0,947

0,976

2006

4

1,177

1,072

1,048

1,03

0,99

2007

1

1,107

1,14

1,085

1,064

1,047

2007

2

1,087

1,096

1,12

1,085

1,07

2007

3

1,235

1,164

1,147

1,153

1,121

2007

4

1,076

1,147

1,129

1,125

1,133

2008

1

1,163

1,121

1,153

1,139

1,134

Décembre 2007

2008

2

1,04

1,097

1,09

1,119

1,114

2008

3

0,877

0,957

1,018

1,03

1,061

2008

4

1,151

1,005

1,017

1,05

1,054

2009

1

1,064

1,104

1,026

1,029

1,053

2009

2

1,027

1,045

1,076

1,026

1,029

Juin 2009

2009

3

0,928

0,977

1,005

1,036

1,005

2009

4

0,843

0,887

0,934

0,965

0,997

2010

1

0,899

0,869

0,891

0,927

0,954

2010

2

0,995

0,944

0,905

0,912

0,938

2010

3

0,894

0,944

0,928

0,903

0,909

2010

4

1,055

0,97

0,978

0,956

0,928

2011

1

1,083

1,07

1,008

1,004

0,98

2011

2

0,894

0,985

1,007

0,977

0,981

2011

3

0,972

0,931

0,981

0,998

0,976

2011

4

0,98

0,976

0,946

0,981

0,995

2012

1

1,007

0,993

0,986

0,96

0,985

2012

2

0,98

0,993

0,989

0,985

0,964

2012

3

1,014

0,997

1

0,995

0,99

2012

4

0,961

0,987

0,985

0,99

0,988

2013

1

0,942

0,952

0,973

0,974

0,981

2013

2

0,954

0,948

0,953

0,968

0,971

2013

3

0,991

0,972

0,962

0,962

0,973

2013

4

0,971

0,981

0,972

0,964

0,963

2014

1

1,03

1

0,997

0,986

0,977

2014

2

0,913

0,971

0,971

0,976

0,972

2014

3

0,933

0,923

0,959

0,962

0,968

2014

4

0,986

0,958

0,942

0,965

0,966

2015

1

1,124

1,054

1,012

0,984

0,994

2015

2

0,925

1,019

1,008

0,989

0,972

2015

3

1,013

0,968

1,017

1,009

0,994

2015

4

1,119

1,067

1,017

1,042

1,032

 

2016

1

0,95

103

1,025

0,999

1,022

 

 

Récapitulatif

 

Cycle

Nombre de vagues

Durée

Hauteur max

Masse

Date départ

Date fin

2

1

6

5

20

1952 ; 1

1953 ; 2

3

1

6

5

18

1956 ; 1

1957 ; 2

4

1

3

3

8

1959 ; 3

1960 ; 1

5

3

5,

7,

5

5,

4,

5

15,

22,

25

1964 ; 4

1966 ; 3

1968 ; 4

1965 ; 4

1968 ; 1

1969 ; 4

6

1

2

5

9

1973 ; 2

1973 ; 3

7a

1

4

5

17

1979 ; 1

1979 ; 4

7b

0

-

-

-

-

-

8

2

12

10

3

5

18

39

1984 ; 3

1988 ; 1

1987 ; 2

1990 ; 2

9

1

13

5

46

1998 ; 1

2001 ; 1

10

1

5

5

24

2006 ; 4

2007 ; 4

11

0p

-

-

-

-

-

 

La publication des données du premier trimestre 2016 et la révision des données du quatrième trimestre 2015 nous conduisent au constat qu’aucune vague d’accélération n’est déclarée. Bien que le quatrième trimestre 2015 ait présenté une forte poussée avec un départ de vague potentiel de hauteur 5 (qui souvent est gage d’une vague d’accélération), la vague d’accélération n’est pas confirmée. Le premier trimestre 2016 ne présente que deux colonnes supérieures à 1. Or, selon la méthode des moyennes mobiles que nous avons définie, il faut que pendant deux trimestres consécutifs, trois colonnes au moins soient supérieures à 1. La qualification d’une vague d’accélération selon la méthode des moyennes mobiles n’est donc pas possible. Et comme le rapport i/p, du fait de sa sensibilité, joue un rôle pivot dans notre analyse, aucune vague d’accélération n’est à ce jour qualifiée. Nous continuons donc à considérer que le cycle actuel, le onzième selon notre numérotation est dans une phase de post-prospérité (haute prospérité).

 

Rappelons, qu’en confrontant le cycle des crises avec sa période d’accumulation et sa période de crise et le cycle des taux et rapports avec sa période d’expansion et sa période de contraction, nous avons décomposé le cycle en séquences et phases :

 

-       Vague de décélération (marché calme, animation croissante)

-       Prospérité (prospérité)

-       Post-Prospérité (Haute prospérité)

-       Vague d’accélération (Surproduction, Spéculation)

-       Crise de surproduction (elle-même décomposée en deux parties, la séquence d’entrée de crise et la séquence de sortie de crise. Les deux séquences sont délimitées par le point de retournement des taux et rapports. De même le point de retournement des taux et rapports de la période d’accumulation délimite la prospérité de la post-prospérité. Selon nos analyses, le point de retournement du rapport i/p a été atteint au quatrième trimestre 2014)

4.3           Le rapport k/p

1948

2

0,974

0,932

0,946

0,977

0,971

1948

3

1,095

1,034

0,984

0,98

0,998

1948

4

0,974

1,032

1,013

0,981

0,979

Novembre 1948

1949

1

1,054

1,014

1,039

1,023

0,996

1949

2

1,123

1,09

1,051

1,061

1,045

1949

3

0,972

1,043

1,047

1,029

1,041

1949

4

1,191

1,08

1,094

1,085

1,064

Octobre 1949

1950

1

0,863

1,013

1

1,027

1,032

1950

2

0,867

0,865

0,966

0,968

0,995

1950

3

0,927

0,895

0,883

0,958

0,961

1950

4

0,932

0,929

0,906

0,893

0,953

1951

1

1,087

1,007

0,978

0,946

0,925

1951

2

1,024

1,054

1,013

0,99

0,961

1951

3

1,059

1,042

1,056

1,025

1,004

1951

4

0,977

1,017

1,019

1,035

1,014

1952

1

1,075

1,025

1,036

1,033

1,043

1952

2

1,081

1,078

1,045

1,048

1,043

1952

3

1

1,039

1,05

1,032

1,037

1952

4

0,896

0,948

0,99

1,009

1,003

1953

1

1

0,945

0,964

0,992

1,008

1953

2

1,026

1,013

0,971

0,979

0,999

1953

3

1,087

1,057

1,038

1

1

Juillet 1953

1953

4

1,302

1,199

1,144

1,109

1,064

1954

1

0,909

1,08

1,082

1,07

1,057

1954

2

0,971

0,938

1,043

1,052

1,048

Mai 1954

1954

3

0,944

0,958

0,94

1,018

1,03

1954

4

0,947

0,946

0,954

0,942

1,005

1955

1

0,878

0,914

0,924

0,937

0,93

1955

2

1

0,935

0,939

0,941

0,947

1955

3

1,025

1,012

0,964

0,959

0,956

1955

4

0,976

1

1

0,967

0,962

1956

1

1,11

1,042

1,036

1,027

0,994

1956

2

1,026

1,066

1,036

1,034

1,027

1956

3

1,053

1,04

1,061

1,041

1,038

1956

4

1

1,026

1,026

1,045

1,032

1957

1

1,023

1,012

1,025

1,025

1,04

1957

2

1,026

1,025

1,017

1,025

1,025

1957

3

1,076

1,051

1,042

1,032

1,036

Aout 1957

1957

4

1,138

1,108

1,082

1,068

1,055

1958

1

1,183

1,162

1,136

1,111

1,095

1958

2

1,008

1,088

1,102

1,097

1,085

Avril 1958

1958

3

0,875

0,941

1,013

1,039

1,045

1958

4

0,895

0,884

0,927

0,985

1,01

1959

1

0,91

0,902

0,892

0,924

0,972

1959

2

0,911

0,911

0,905

0,896

0,922

1959

3

1,187

1,042

0,994

0,965

0,943

1959

4

1

1,085

1,027

0,996

0,972

1960

1

0,907

0,954

1,023

0,995

0,977

1960

2

1,133

1,015

1,01

1,049

1,022

Avril 1960

1960

3

1,029

1,077

1,019

1,015

1,045

1960

4

1,061

1,045

1,071

1,03

1,024

1961

1

1,076

1,069

1,056

1,073

1,04

Février 1961

1961

2

0,876

0,972

1

1,007

1,028

1961

3

0,946

0,909

0,964

0,987

0,995

1961

4

0,907

0,927

0,908

0,951

0,972

1962

1

1

0,951

0,95

0,928

0,96

1962

2

1,026

1,013

0,976

0,968

0,946

1962

3

1

1,013

1,009

0,982

0,974

1962

4

0,974

0,987

1

1

0,98

1963

1

1

0,987

0,991

1

1

1963

2

0,951

0,976

0,975

0,981

0,99

1963

3

1

0,975

0,983

0,981

0,985

1963

4

0,976

0,988

0,975

0,982

0,98

1964

1

0,977

0,976

0,984

0,976

0,981

1964

2

1,024

1

0,992

0,994

0,985

1964

3

1

1,012

1

0,994

0,995

1964

4

1

1

1,008

1

0,995

1965

1

0,933

0,967

0,978

0,989

0,987

1965

2

1

0,966

0,977

0,983

0,991

1965

3

1

1

0,977

0,983

0,986

1965

4

0,978

0,989

0,993

0,977

0,982

1966

1

0,979

0,978

0,986

0,989

0,977

1966

2

1,022

1

0,993

0,994

0,996

1966

3

1,022

1,022

1,007

1

1

1966

4

1,045

1,034

1,03

1,017

1,009

1967

1

1,047

1,046

1,038

1,034

1,023

1967

2

1,068

1,058

1,054

1,046

1,042

1967

3

1

1,033

1,037

1,039

1,036

1967

4

0,977

0,988

1,014

1,021

1,026

1968

1

1,024

1

1

1,016

1,022

1968

2

0,977

1

0,992

0,994

1,008

1968

3

1,042

1,009

1,014

1,004

1,004

1968

4

1

1,02

1,006

1,01

1,004

1969

1

1,049

1,024

1,03

1,017

1,018

1969

2

1,066

1,058

1,039

1,039

1,027

1969

3

1,093

1,08

1,07

1,053

1,051

1969

4

1,086

1,089

1,082

1,074

1,061

1970

1

1,134

1,111

1,106

1,097

1,088

Décembre 1969

1970

2

1,004

1,065

1,071

1,076

1,074

1970

3

1,067

1,036

1,066

1,07

1,074

1970

4

1,102

1,085

1,059

1,076

1,077

Novembre 1970

1971

1

0,829

0,959

0,992

0,995

1,019

1971

2

1,005

0,909

0,973

0,995

0,997

1971

3

1

1,002

0,937

0,979

0,996

1971

4

0,973

0,986

0,993

0,946

0,978

1972

1

0,974

0,973

0,982

0,988

0,951

1972

2

1

0,987

0,982

0,987

0,99

1972

3

0,974

0,987

0,983

0,98

0,984

1972

4

0,951

0,963

0,975

0,975

0,975

1973

1

0,976

0,963

0,967

0,976

0,975

1973

2

1,084

1,029

1,002

0,995

0,996

1973

3

1,031

1,057

1,03

1,01

1,002

1973

4

1,005

1,018

1,039

1,023

1,009

Novembre 1973

1974

1

1,142

1,074

1,06

1,066

1,048

1974

2

1,056

1,096

1,067

1,059

1,063

1974

3

1,081

1,069

1,091

1,071

1,064

1974

4

1,105

1,093

1,082

1,095

1,079

1975

1

1,041

1,071

1,074

1,07

1,082

Mars 1975

1975

2

0,9

0,969

1,011

1,026

1,031

1975

3

0,857

0,88

0,934

0,974

0,993

1975

4

0,961

0,905

0,903

0,94

0,972

1976

1

0,908

0,935

0,906

0,904

0,934

1976

2

1,06

0,98

0,973

0,939

0,93

1976

3

1

1,029

0,987

0,98

0,951

1976

4

1,063

1,031

1,041

1,006

0,996

1977

1

0,981

1,021

1,014

1,025

1,001

1977

2

0,914

0,948

0,985

0,988

1,002

1977

3

0,951

0,931

0,949

0,977

0,981

1977

4

1,076

1,012

0,977

0,978

0,995

1978

1

1,094

1,085

1,04

1,006

1,001

1978

2

0,856

0,97

1,002

0,99

0,974

1978

3

1,039

0,941

0,991

1,011

0,999

1978

4

0,988

1,013

0,956

0,99

1,006

1979

1

1,085

1,036

1,037

0,987

1,009

1979

2

1,054

1,069

1,042

1,042

1,001

1979

3

1,071

1,062

1,07

1,05

1,048

1979

4

1,071

1,071

1,065

1,07

1,055

1980

1

1,068

1,069

1,07

1,066

1,07

Janvier 1980

1980

2

1,217

1,145

1,122

1,111

1,101

1980

3

0,95

1,071

1,07

1,07

1,07

Juillet 1980

1980

4

0,909

0,93

1,015

1,027

1,034

1981

1

0,964

0,935

0,941

1,003

1,015

1981

2

1,028

0,995

0,965

0,961

1,008

1981

3

0,949

0,988

0,98

0,961

0,958

Juillet 1981

1981

4

1,107

1,026

1,026

1,01

0,988

1982

1

1,143

1,126

1,067

1,057

1,038

1982

2

0,961

1,046

1,064

1,037

1,035

1982

3

1,024

0,992

1,039

1,053

1,034

1982

4

1,116

1,071

1,034

1,059

1,067

Novembre 1982

1983

1

0,922

1,014

1,017

1,003

1,028

1983

2

0,873

0,898

0,968

0,981

0,977

1983

3

0,932

0,901

0,908

0,96

0,972

1983

4

0,947

0,939

0,915

0,917

0,958

1984

1

0,89

0,92

0,924

0,909

0,912

1984

2

1,012

0,948

0,948

0,943

0,926

1984

3

1,026

1,019

0,973

0,966

0,958

1984

4

1

1,013

1,013

0,98

0,973

1985

1

1,025

1,013

1,017

1,016

0,989

1985

2

1,025

1,025

1,017

1,019

1,018

1985

3

0,962

0,993

1,004

1,003

1,007

1985

4

1,11

1,035

1,032

1,03

1,024

1986

1

1,087

1,098

1,053

1,046

1,042

1986

2

1,059

1,073

1,084

1,055

1,049

1986

3

1,061

1,06

1,069

1,078

1,056

1986

4

1,005

1,032

1,041

1,051

1,061

1987

1

0,963

0,984

1,009

1,02

1,032

1987

2

0,93

0,947

0,966

0,989

1,002

1987

3

0,944

0,936

0,946

0,961

0,981

1987

4

1,029

0,985

0,965

0,965

0,973

1988

1

0,972

1

0,981

0,967

0,966

1988

2

1

0,986

1

0,985

0,973

1988

3

1,011

1,006

0,994

1,003

0,991

1988

4

0,947

0,979

0,986

0,982

0,992

1989

1

1,099

1,021

1,018

1,013

1,005

1989

2

1,053

1,075

1,032

1,027

1,022

1989

3

1,026

1,039

1,058

1,031

1,027

1989

4

1,094

1,06

1,058

1,067

1,044

1990

1

0,979

1,034

1,031

1,036

1,047

1990

2

0,955

0,967

1,007

1,011

1,019

1990

3

1,123

1,037

1,017

1,035

1,034

Juillet 1990

1990

4

1,038

1,078

1,037

1,023

1,036

1991

1

0,941

0,989

1,03

1,011

1,005

Mars 1991

1991

2

1,01

0,974

0,995

1,025

1,011

1991

3

1,01

1,01

0,986

0,999

1,022

1991

4

1,032

1,021

1,017

0,998

1,006

1992

1

0,959

0,995

1

1,002