La lutte des classes en France

– 2018-2019 –

Le mouvement des « Gilets jaunes »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Date

 Mars 2019 – Ventôse 227

Auteur

Robin Goodfellow

Version

V 1.0

 

 


Sommaire

1.             Un mouvement aux formes inédites. 4

2.            Le mouvement communiste et les gilets jaunes. 8

3.            Annexe : A propos de la « masse réactionnaire ». 18

 

 


 

« Croire que la révolution sociale soit concevable sans insurrections des petites nations dans les colonies et en Europe, sans explosions révolutionnaires d’une partie de la petite bourgeoisie avec tous ses préjugés, sans mouvement des masses prolétariennes et semi-prolétariennes politiquement inconscientes contre le joug seigneurial, clérical, monarchique, national, etc., c'est répudier la révolution sociale. C'est s'imaginer qu'une armée prendra position en un lieu donné et dira : "Nous sommes pour le socialisme", et qu'une autre, en un autre lieu, dira : "Nous sommes pour l'impérialisme", et que ce sera alors la révolution sociale ! C'est seulement en procédant de ce point de vue pédantesque et ridicule qu'on pouvait qualifier injurieusement de "putsch" l'insurrection irlandaise.

Quiconque attend une révolution sociale "pure" ne vivra jamais assez longtemps pour la voir. Il n'est qu'un révolutionnaire en paroles qui ne comprend rien à ce qu'est une véritable révolution.

La révolution russe de 1905 a été une révolution démocratique bourgeoise. Elle a consisté en une série de batailles livrées par toutes les classes, groupes et éléments mécontents de la population. Parmi eux, il y avait des masses aux préjugés les plus barbares, luttant pour les objectifs les plus vagues et les plus fantastiques, il y avait des groupuscules qui recevaient de l'argent japonais, il y avait des spéculateurs et des aventuriers, etc. Objectivement, le mouvement des masses ébranlait le tsarisme et frayait la voie à la démocratie, et c'est pourquoi les ouvriers conscients étaient à sa tête.

La révolution socialiste en Europe ne peut pas être autre chose que l'explosion de la lutte de masse des opprimés et mécontents de toute espèce. Des éléments de la petite bourgeoisie et des ouvriers arriérés y participeront inévitablement - sans cette participation, la lutte de masse n'est pas possible, aucune révolution n'est possible - et, tout aussi inévitablement, ils apporteront au mouvement leurs préjugés, leurs fantaisies réactionnaires, leurs faiblesses et leurs erreurs. Mais, objectivement, ils s'attaqueront au capital, et l'avant-garde consciente de la révolution, le prolétariat avancé, qui exprimera cette vérité objective d'une lutte de masse disparate, discordante, bigarrée, à première vue sans unité, pourra l'unir et l'orienter, conquérir le pouvoir, s'emparer des banques, exproprier les trusts haïs de tous (bien que pour des raisons différentes !) et réaliser d'autres mesures dictatoriales dont l'ensemble aura pour résultat le renversement de la bourgeoisie et la victoire du socialisme, laquelle ne "s'épurera" pas d'emblée, tant s'en faut, des scories petites-bourgeoises. » (Lénine, Bilan d’une discussion sur le droit des nations, T.22, p.383-384)

1.           Un mouvement aux formes inédites

Le détonateur du mouvement des « gilets jaunes » a été l’augmentation de la taxe sur les carburants[1]. Depuis le mouvement a été bien au-delà de ce qui passait, au départ, comme une protestation d’automobilistes provinciaux. Il en est venu à poser plusieurs questions parmi lesquelles celle des impôts et de la réforme fiscale. Celle-ci figure parmi les revendications les plus partagées ce qui est en cohérence avec le fait que le mouvement s’est d’abord présenté comme une révolte fiscale.

 

Pour le marxisme, la revendication d’une baisse des impôts relève d’une lutte interclassiste qui intéresse surtout la bourgeoisie et encore plus la petite bourgeoisie sans apporter grand-chose au prolétariat[2]. Le prolétariat n’est pas pour autant indifférent à cette question et défend constamment sa politique fiscale[3].

 

Les revendications du mouvement, notamment en matière fiscale, montrent que le prolétariat, tout en jouant un rôle déterminant dans le mouvement des gilets jaunes puisqu’il y a apporté sa puissance sociale et ajouté des revendications qui lui sont propres, reste sous la direction politique et idéologique de la petite-bourgeoisie.

 

La lutte immédiate qui caractérise le prolétariat est clairement une lutte pour le salaire (y compris pensions et minimas sociaux) tout en sachant que l’objectif que poursuit le prolétariat révolutionnaire est l’abolition du salariat. Bien entendu, et du fait de son intervention massive dans ce mouvement des gilets jaunes, des revendications prolétaires portant sur les salaires et les pensions ont rapidement émergé. Cette irruption de la question du salaire a assez vite contraint Macron et son gouvernement de défense de l’ordre bourgeois à faire des concessions. Bien qu’il s’agisse de miettes, comme l’a très bien compris le mouvement[4], les concessions du 10 décembre représentent bien plus que n’en ont obtenu toutes les journées d’inaction syndicales qui n’avaient d’autre finalité que d’étouffer les luttes. Cela aussi le mouvement des gilets jaunes l’a bien compris. C’est d’ailleurs en tirant les leçons des pratiques des bureaucraties syndicales que le mouvement a abouti à la conclusion qu’il fallait les mettre à l’écart tandis que celles-ci n’ont pas cessé de le dénigrer en mettant en relief et en montant en épingle ses dimensions les plus réactionnaires.

 

Le mouvement a pris des formes inédites qui s’expliquent, pour une part, par les évolutions dans la composition des classes.

Des retraités, chômeurs et sans réserve en prise directe avec l'Etat

L’espérance de vie a fortement augmenté depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Non seulement la population mondiale a augmenté de plus de 4 milliards d’habitants ces 70 dernières années mais l’espérance de vie a progressé globalement d’environ 20 ans[5]. Cette moyenne ne doit pas cacher les disparités dans l’espérance de vie entre les plus riches et les plus pauvres[6] ou entre les hommes et les femmes[7]. Comme des lois sociales, remises en cause en permanence, permettent, dans les pays les plus riches, de partir à la retraite tandis que le taux de natalité diminue, la part des retraités dans la population totale augmente. L’espérance de vie en bonne santé, particulièrement en France, reste assez loin, de l’espérance de vie totale[8]. Dans nombre de pays, la majeure partie de la dernière période de la vie est une vie en mauvaise santé. C’est dans cette époque de la vie que les dépenses de santé sont les plus élevées.

 

En France, les retraités représentent environ 16 millions de personnes soit près du ¼ de la population. En relation avec cette évolution, le montant des pensions et minimum vieillesse est passé de 5,9% du PIB en 1959 à environ 14% du PIB de nos jours. D’autre part, les dépenses de santé sont passées de 3% environ du PIB en 1950[9] à 12% en 2018. Les défaites successives du prolétariat depuis ces 20 dernières années devraient ramener cette part à un peu plus de 11% dans les décennies à venir[10]. Ces perspectives, tracées par l’Etat bourgeois, postulent cependant que le mode de production capitaliste ne connaîtra pas de grandes crises de surproduction, ni de faillite de l’Etat, ni une exacerbation de la concurrence entre les nations, ni de perspectives de guerre, ni de conséquences imprévues du dérèglement climatique, ni de luttes de classes, … toutes choses qui font émettre bien des doutes sur les projections de la bourgeoisie. D’ailleurs, malgré les satisfecit que se décerne la bourgeoisie, la purge n’est pas terminée comme le montrent les politiques menées par le gouvernement Philippe et les réformes prévues.

 

Comme les retraités, généralement, ne travaillent plus, ils ne peuvent pas faire grève ni occuper leur entreprise et donc c’est par des actions sur le territoire qu’ils peuvent s’exprimer. Bien sûr, les retraités ne sont pas une classe sociale, ni un groupe homogène et il faut les rattacher à leur classe d’origine. Mais, pour la retraite de base (et plus le salaire était bas plus cette retraite de base constitue une part importante des pensions) c’est l’Etat qui fixe les règles de la revalorisation et le gouvernement, outre l’augmentation de la CSG[11], s’est employé à ne plus compenser l’inflation tout en augmentant les taxes sur le carburant.

 

Aux retraités se sont joint également des chômeurs et des sans réserves (RSA, …) qui eux aussi ne peuvent qu’être directement en prise avec l’Etat ou des organismes publics.

 

L’incidence de la petite bourgeoisie …

Quant aux petits bourgeois du type classe moyenne traditionnelle (artisans, petits commerçants, paysans), l’entreprise étant réduite à leur seule personne, le conflit ne passera pas par là. Il en va de même pour cette fraction des classes moyennes (auto-entrepreneurs, travail indépendant moderne) dont la résurgence récente est le produit des contradictions de la production capitaliste[12]. Ils semblent être fortement mobilisés dans le mouvement, ce qui n’a rien de surprenant compte tenu de la très grande précarité de leur statut. Quant à la petite-bourgeoise capitaliste, il est évident qu’elle ne veut pas que le conflit passe par la grève dans l’entreprise.

 

… Et celle du prolétariat

Enfin, les prolétaires (qui ont joué un rôle décisif dans la vigueur et la dynamique du mouvement et l’apparition de revendications de classe) considèrent que la grève alors qu’ils travaillent souvent dans de petites ou très petites entreprises serait inefficace compte tenu du poids social de ces entreprises. D’autre part, compte tenu de leur taille, le risque de les faire disparaître est pris en compte dans l’appréciation de la situation. De plus, alors qu’ils luttent parce que les fins de mois sont difficiles, une perte supplémentaire de salaire du fait de la grève représente un sacrifice d’autant plus important. Last but not least, ce serait une occasion de retrouver une emprise syndicale (c’est également le cas pour les classes moyennes salariées qui sont également une composante du mouvement) qu’ils se sont efforcés jusqu’à présent d’écarter.

 

Qui plus est, le mouvement a commencé à l’initiative de représentants de la petite bourgeoisie (classe moyenne)[13] des régions dites « périurbaines »[14] passionnés d’automobile[15] ! La classe moyenne, au sens marxiste du terme, prédomine dans la direction du mouvement. Il en va de même, et c’est bien plus important, de l’alignement politique. Au-delà de la composition sociale de la direction du mouvement, le prolétariat se place sous la direction politique de la petite-bourgeoise au sens générique du terme (classe moyenne et petite bourgeoisie capitaliste). Mais c’est le prolétariat, la classe du travail salarié soumis au capital, qui est largement majoritaire dans le mouvement. Les classes moyennes traditionnelles (artisans, petits commerçants qui n’emploient pas de salariés) et la petite bourgeoisie (capitaliste) sont surreprésentées dans les gilets jaunes alors qu’ils ne forment que 10% des effectifs. La masse des ouvriers (14%), des employés (33% ; ils sont surreprésentés) – ce qui montre également l’importance des femmes dans le mouvement puisqu’elles sont souvent dans la catégorie des employés -, des cadres (5%) auxquels il faudrait ajouter une majorité de retraités et de chômeurs qui constituent un quart des effectifs, est un élément déterminant de ce mouvement et c’est leur action qui l’a fait évoluer en lui faisant porter des revendications de classe. Ce qui est mal connu est la proportion de salariés qui vivent du revenu (impôts, dépenses du revenu d’autres classes) et donc ne sont pas soumis au capital (nouvelles classes moyennes salariées[16]) tout comme la part de ces travailleurs indépendants qui relèvent du développement contradictoire de la production capitaliste.

 

Une organisation horizontale reposant sur la démocratie directe

D’autre part, les réseaux sociaux ont permis de s’affranchir des représentations de « corps intermédiaires », comme les syndicats, et mis l’ensemble des partis à distance. Ce faisant, après l’occupation spontanée et locale des ronds-points et les premières manifestations du 17 novembre, s’est très rapidement ajouté l’appel récurrent à manifester chaque week-end, au cœur des grandes villes et surtout à proximité directe des lieux de pouvoir et des quartiers huppés. Cela aussi a un caractère inédit, qui contraste avec les journées d'action syndicales et leurs défilés normalisés, convoqués en semaine sur des parcours balisés et loin des lieux « sensibles », promenades depuis longtemps désertées pour leur totale impuissance. Au contraire, les manifestations du samedi ont peu à peu mobilisé de nouvelles vagues de prolétaires (avec ou sans le gilet), notamment issus des banlieues des grandes villes. Tous ces facteurs ont contribué à donner cette forme à un mouvement qui se confronte directement à la répression de l’Etat et qui touche toute la France et fait des émules dans le Monde.

2.           Le mouvement communiste et les gilets jaunes

« Les élections à Paris[17] sont moins le pressentiment que le véritable commencement d’une nouvelle révolution. Il est tout à fait conforme au passé historique de la France que Cavaignac fournisse nom et enseigne à l'opposition contre Bonaparte, de même qu'Odilon l’a personnifiée contre Louis Philippe. Cependant, pour le peuple, Odilon Barrot et Cavaignac ne sont que des prétextes, même s'ils sont des éléments sérieux pour la bourgeoisie. Le nom sous lequel une révolution s'introduit n'est jamais celui qu'elle portera sur ses bannières le jour de son triomphe. Pour s'assurer des chances de succès, les mouvements révolutionnaires sont forcés, dans la société moderne, d'emprunter leurs couleurs, dès l’abord, aux éléments du peuple, qui, tout en s'opposant au gouvernement en vigueur, vivent en totale harmonie avec la société existante. En un mot, les révolutions reçoivent leur billet d'entrée pour la scène officielle des mains des classes dominantes elles-mêmes » (Marx, « La Situation en Europe », New York Tribune, 27 juillet 1857, cité partiellement par R. Dangeville, dans l’introduction du livre sur le mouvement ouvrier français)

 

Des analyses de classes primaires

Le mouvement communiste s’est divisé entre les tenants d’un aristocratisme indifférentiste[18] et les suiveurs d’un mouvement dont on édulcore les contradictions de classes[19].

 

A ceux qui dénigrent le mouvement parce qu’il ne marche pas derrière le « drapeau du prolétariat », il convient de rappeler qu’il a d’ores et déjà obtenu plus que toutes les mobilisations syndicales, soi-disant sous ce drapeau-là, et qui étaient autant de moyens pour étouffer les luttes prolétaires et les conduire à la défaite.

 

Pour dénigrer le mouvement, tous les arguments ont été employés et on n’a cessé de mettre en avant toute la panoplie du « politiquement correct » (sexisme, racisme, antisémitisme, discrimination envers les homosexuels, alcoolisme, fumeur, pollueur, …)[20] et, cerise sur le gâteau, l’assimilation de la violence avec ce qui vient d’être énuméré. Il suffit ensuite d’extrapoler de faits réels mis en exergue une signification et une tendance du mouvement qui justifient surtout de ne pas s’en mêler sinon de le combattre et de le réprimer. A l’instar des petits-bourgeois et bourgeois démocrates, nombre de sectes communistes n’ont fait que montrer tout le mépris de classe dont elles sont capables[21].

 

Il est évident que le mouvement est interclassiste et que le prolétariat, tout en faisant valoir ses propres revendications, est à la remorque de la petite-bourgeoisie dont il constitue politiquement la gauche. Le prolétariat n’y existe pas en tant que parti politique indépendant mais la plupart des représentants du mouvement communiste semblent ignorer que cela fait plus de 90 ans que cette situation existe. C’est d’ailleurs pour cela que cette période est caractérisée de période de contre-révolution. On peut certes tenir le discours suivant : « Nous sommes toujours dans une période de contre-révolution. Nous ne pouvons que commenter ce mouvement et défendre la théorie révolutionnaire pour faciliter la reformation du parti communiste de demain ». En même temps, ce parti ne surgira pas ex nihilo mais il sera produit par la classe en lutte. Cette lutte elle-même s’inscrit dans un processus. Comme nous nous en sommes déjà expliqués, nous surveillons plus attentivement, sans nous départir de la plus grande prudence, l’évolution de la lutte des classes depuis quelques années, car il est possible que de nouvelles perspectives s’ouvrent au prolétariat. En tout état de cause, nous ne pouvons que blâmer l’attitude aristocratique qui consiste à regarder ce mouvement avec des gants blancs en se pinçant le nez. Et nous renvoyons à la citation de Lénine placée en exergue. Un parti communiste devrait intervenir dans ce mouvement et en contester la direction à la petite-bourgeoisie en faisant valoir ses revendications et mots d’ordre.

 

L’absence depuis plusieurs décennies du parti de classe n’a d’ailleurs pas empêché le prolétariat de mener une action politique, donc une lutte de classe, en faisant pression sur l’Etat et en arrachant depuis un siècle bien des avantages passés dans la loi (santé, scolarité, temps de travail, salaire, …) tout en laissant les classes dirigeantes en tirer le meilleur parti. Et cela n’a été obtenu qu’au prix de leur remise en cause permanente, qu’à la condition du renoncement du prolétariat à ses buts historiques, à son inexistence en tant que parti politique organisé, indépendant et opposé à tous les autres partis, ce qui est la condition indispensable pour faire triompher son programme historique : la société sans classes. Durant toute cette période, le prolétariat n’aura été que l’extrême gauche de la démocratie.

 

Si l’action du prolétariat ne dépend pas de l’existence d’un quelconque parti, celui-ci a pour fonction de généraliser et d’unifier le mouvement spontané du prolétariat. Ce n’est que dans le parti que science, conscience, volonté et instinct convergent pour transformer l’action du prolétariat en action de classe consciente de ses buts historiques. Mais ce parti est une création de la classe ; il resurgira à travers un long processus de luttes. Ce ne sera pas une création ex nihilo mais un produit de la classe en lutte, lutte qui elle-même s’inscrit dans un processus. Il est tout de même intéressant que ce mouvement des gilets jaunes tienne tous les partis bourgeois ou réformistes à l’écart, y compris ceux qui n’ont jamais gouverné. Cela mériterait d’être souligné mais pour le PCI, pour qui le fétichisme du parti est très prégnant, on entend que tout « parti » est mis de côté et aussitôt de condamner le mouvement parce qu’il agirait en dehors des partis hostiles au prolétariat mais aussi, ce qui est pire encore, en dehors du Parti Communiste International. A croire que le PCI ne prendrait en considération qu’un mouvement où les prolétaires, en mal de programme communiste, viendraient frapper à la porte du local du PCI pour se procurer les exemplaires invendus du « Prolétaire » entassés dans sa cave. Le mouvement d’ailleurs, bien que l’on puisse penser qu’il y est aussi encouragé par le pouvoir afin d’affaiblir l’extrême droite et dans une moindre mesure la France insoumise, tend à constituer des partis[22] (liste gilets jaunes pour les européennes) mais ils ne dépassent pas le cadre petit-bourgeois.

 

Il est toutefois fallacieux de présenter le mouvement comme celui de « petits patrons » (sous-entendu une petite bourgeoisie capitaliste), comme le fait le PCI ou le CCI ou encore, d’affirmer, comme « le fil rouge », qu’il s’agit d’un mouvement des classes moyennes traditionnelles ruinées par le développement de la production capitaliste, c’est-à-dire ce qui relève des anciennes classes moyennes (paysans, artisans, petits commerçants). Le marxisme les range également sous l’étiquette de petite bourgeoisie dans la mesure où elles aspirent à devenir capitalistes et également parce que les frontières sont poreuses entre la petite bourgeoisie capitaliste qui emploie peu ou par intermittence des salariés et cette petite bourgeoisie classe moyenne qui n’en emploie pas ou très occasionnellement. En même temps, ce qui leur donne un côté hybride et instable mais aussi une dimension potentiellement révolutionnaire s’ils adoptent le point de vue du prolétariat[23], ces classes moyennes anciennes sont régulièrement précipitées dans le prolétariat par la ruine de leur activité. Les témoignages d’une paysannerie, par exemple, accablée de dettes et soumise à la baisse des prix de production, vivant avec des revenus bien inférieurs au salaire minimum tout en travaillant le double du temps le montrent de manière éloquente.

 

Contrairement à ce que dit le Fil rouge, à côté du déclin des anciennes classes moyennes traditionnelles, nous assistons à la résurgence d’une classe moyenne (travailleur indépendant) sous l’effet des contradictions du mode de production capitaliste dans les pays les plus développés et de la France en particulier[24]. Le développement de petites et de micro entreprises, et la reconnaissance du fait qu’elles contribuent à la création d’emplois, doit être vu comme une des modalités du déclin relatif du capitalisme français sur le marché mondial. Ces entreprises pour diverses raisons que nous n’allons pas développer ici, disposent de moins de valeur ajoutée par personne que dans les grandes entreprises. C’est à la fois le signe et la modalité d’un affaiblissement relatif des pays capitalistes les plus développés. Les statuts juridiques les plus précaires comme celui de micro-entrepreneur (auto-entrepreneur) permettent de contourner les lois sociales propres au salariat et rendent possible ce qui est le lot de nombre de paysans : travailler beaucoup pour gagner très peu. Déjà Kautsky, puis Lénine, qui le reprenait, avaient mis en évidence que nombre de professions indépendantes n’étaient qu’une tentative désespérée pour s’échapper de l’armée industrielle de réserve. Il en va de même aujourd’hui pour nombre d’acteurs qui ont des statuts sociaux qui ne sont que l’antichambre ou le sas de sortie de Pôle Emploi quand ils n’y sont pas contraints par certaines entreprises pour pourvoir travailler avec elles[25]. Les phénomènes dits d’ubérisation (mais comme le montre l’exemple de Telefonica que nous avons traité sur notre blog[26], il ne s’agit pas uniquement de cas liés aux nouvelles technologies de l’information[27]) et les luttes en retour qu’elles provoquent (par exemple les coursiers de Deliveroo, les protestations des taxis contre la concurrence déloyale, des chauffeurs d’Uber sur le prix des courses, etc.) relèvent de la modernisation de formes connues dans le passé comme les tacherons, le travail à domicile, le semi-prolétariat. Une bonne partie de ces classes moyennes par force ne rêve que d’une chose : devenir prolétaire ! Dans l’oscillation entre la bourgeoisie et le prolétariat, elles penchent facilement vers le prolétariat. En tout état de cause, le marxisme n’a jamais traité ces classes (y compris la petite-bourgeoisie capitaliste) comme si elles formaient une masse réactionnaire avec la bourgeoisie contre le prolétariat.

 

Que le mouvement soit interclassiste et sous l’emprise d’une idéologie bourgeoise ou des classes moyennes personne de la niera. Les idées dominantes sont les idées de la classe dominante. Mais non seulement quel grand mouvement mais même quelle révolution n’a pas été interclassiste ?

La Commune de Paris n’était-elle pas traversée par le patriotisme et les réminiscences de la Révolution française ? Au sein du conseil de la Commune, les ouvriers proprement dits étaient minoritaires et les internationaux[28] côtoyaient les blanquistes et les jacobins. Cela a-t-il empêché Marx de dire qu’il s’agissait essentiellement d’un gouvernement ouvrier ? Engels n’y a-t-il pas vu une réalisation de la dictature du prolétariat ?

 

Dans la Russie révolutionnaire, le soviet de Petrograd accueillait, à l’initiative des bolchéviks, des représentants des soldats, c’est-à-dire, pour la très grande majorité, des paysans, c’est-à-dire des petits-bourgeois (classe moyenne ancienne). Le soviet de Petrograd, donnait de droit, des places au bureau à des représentants des divers partis (menchéviks, socialistes-révolutionnaires, bolchéviks, …). Le gouvernement qui sort de la révolution d’Octobre est un gouvernement ouvrier et paysan. Bien plus, pour venir au pouvoir le parti bolchévik a repris le programme agraire de la petite-bourgeoisie ; celle-ci (les partis qui la représentaient[29]) se montrant incapable de se détacher de la bourgeoisie et d’appliquer leur programme. En même temps, Lénine ne cesse d’appeler à la différenciation des classes et à l’indépendance du prolétariat. Il encourage les ouvriers agricoles à former des syndicats, à constituer des soviets indépendants ou au moins au sein des soviets paysans des formes d’organisation qui leurs sont propres si la première solution n’est pas possible, idem pour les semi-prolétaires (paysans pauvres partiellement salariés)[30]. Il revendique des modifications dans la désignation des députés afin donner plus de poids aux représentants du prolétariat.

 

De l’arriération du mouvement

On ne peut nier qu’il y ait eu et qu’il y ait encore des expressions qui montrent l’arriération de certaines composantes du mouvement. Dans la mesure où elles traversent la société, elles traversent aussi les gilets jaunes, mais on peut observer des foules de cas inverses comme, par exemple, le rôle des femmes dans la direction et l’initiative du mouvement – c’est notamment une femme (noire qui plus est) qui a lancé la pétition contre la hausse des taxes sur les carburants.

 

L’antisémitisme par exemple, a été  une composante permanente de la révolution russe (y compris dans le parti bolchévik), et à un niveau objectivement plus important[31] que celui qui peut circuler dans la France du XXIe siècle et au sein des gilets jaunes. S'il relève aujourd'hui encore du « socialisme des imbéciles » (celui qui assimile le juif et la finance, la banque, la Bourse) dont parlait Bebel, il est aussi en relation étroite avec une critique ambiguë du sionisme (ce dont profite certains pour assimiler toute critique du sionisme à de l’antisémitisme[32])

Dans ses mémoires Kérensky, alors qu’il fuit la révolution d’Octobre, raconte qu’il a vu sur un mur cette inscription : « A bas le juif Kerensky ; Vive Trotsky ». Toute l’ambiguïté et le paradoxe de cet antisémitisme trouve là une de ses expressions. Le même Trotsky mettra en avant le fait d’être juif pour refuser le commissariat du peuple à l’intérieur et il aura à batailler contre l’antisémitisme dans l’armée rouge.

 

Dans le même temps, la victoire du bolchévisme cristallisera, sein des forces contre-révolutionnaires, du fait de la sur représentation des juifs dans le mouvement communiste, une forme particulière de l’antisémitisme, forme appelée à jouer un rôle fondamental et néanmoins en partie occulté de nos jours. L’assimilation du communisme et du juif, développée par les russes blancs, sera également reprise par l’idéologie nazie[33] en même temps qu’elle poussera l’aile la plus perspicace de la bourgeoisie internationale[34] (y compris, à leur manière, les nazis[35]) à favoriser le sionisme afin de donner une base nationale et nationaliste aux aspirations du prolétariat juif. La victoire du sionisme et la perte conséquente de forces juives pour le mouvement communiste sont un des aspects de la contre-révolution.

 

Enfin quel que soit le rôle de l’extrême droite et de l’ultra-droite, lui aussi mis en exergue pour discréditer le mouvement et pour polariser les élections à venir, y intervenir est une raison de plus pour ne pas le laisser sous son influence. Selon les observateurs, les abstentionnistes sont très présents et ils sont au-delà des partis que ce soit la France Insoumise ou le Rassemblement National qui tous ont mis la pédale douce pour calmer le mouvement en espérant capitaliser dans les urnes à l’occasion des élections européennes.

 

Bien entendu, personne ne verra dans la présence des drapeaux tricolores le signe d’une lutte exemplaire. Nationalisme des stades pour les uns, et surtout avec d’autres symboles, une référence à la Révolution française pour la plupart, il confine au mieux le mouvement dans le cadre du socialisme bourgeois[36] ou petit-bourgeois. Et, pour autant que le mouvement ait fait des émules dans le monde, il n’a jamais pris la peine d’esquisser une unité internationale[37]. Maintenant lui opposer, comme gage de « pureté », l’emblème du drapeau rouge, alors que tous les symboles comme le vocabulaire du mouvement communiste sont passés à la contre-révolution, est absurde. Quant à ceux qui prennent en considération le mouvement, ils se mettent à parler au nom du « peuple », tandis que d’autres rêvent de faire disparaître les classes ou à défaut nous disent qu’il faut apprendre à parler à plusieurs classes à la fois. Bref, on rechute rapidement dans le socialisme petit-bourgeois.

 

De la révolution permanente

Il existe toujours un décalage entre la volonté (la dynamique du mouvement) et la conscience. Le mouvement est complexe, multiforme, interclassiste, parcouru de contradictions. Il a évolué, sous l’influence du prolétariat, vers des revendications liées au pouvoir d’achat (présentation qui laisse la possibilité d’une alliance interclassiste) et à travers des revendications de démocratie directe dont le Référendum d’initiative citoyenne ou populaire vise une action politique qui s’en prend à l’exécutif[38] et potentiellement peut aller bien au-delà. Pour les gilets jaunes, la démocratie représentative de la république bourgeoise est discréditée. A tel point qu’ils ne veulent pas eux-mêmes de représentants. Le mouvement réclame ainsi une démocratie directe susceptible de leur permettre de se saisir d’une question. Nous reviendrons sur ce sujet.

 

Pour le marxisme la révolution s’inscrit dans un processus nécessaire. Pour arriver à 1793, il faut en passer par 1789, pour arriver à Octobre, Février était nécessaire. Cette analyse, c’est-à-dire la stratégie de révolution permanente, ne concerne pas uniquement la révolution bourgeoise anti-féodale mais aussi la république démocratique. Il s’agit toujours de pousser la démocratie jusqu’au bout, de faire en sorte que les obstacles à l’affrontement entre le prolétariat et le capital soient le plus possible aplanis de manière à faire ressortir dans sa nudité le rapport d’exploitation, le rapport entre le capital et le travail. Pour que ce soit le tour du parti prolétaire, il faut que les autres partis se soient épuisés au pouvoir ou déconsidérés en se montrant incapables de traiter les questions posées par le processus révolutionnaire[39].

 

Axes d’intervention

Dans les axes de revendication et de propagande nous pouvons mettre en avant :

 

·         le soutien aux victimes des violences policières

·         l’amnistie pour les condamnés,

·         la revendication de l’abrogation des lois qui limitent la liberté d’expression et entravent la liberté de manifestation

·         la suppression de tous les impôts indirects ; impôt proportionnel sur le revenu ;

·         la suppression de l’héritage au-delà d’un certain seuil.

Et rappeler quelques points de toujours du programme communiste qui font écho au mouvement immédiat :

·         Réconciliation de la ville et de la campagne ; harmonisation de la population sur le territoire ; suppression des grandes villes, etc.

·         Approfondissement de la démocratie

·         Nécessité de l’autonomie du prolétariat, du parti politique de classe, de la conquête du pouvoir politique et d’un gouvernement prolétarien, dictature révolutionnaire du prolétariat

 

 


 

3.           Annexe : A propos de la « masse réactionnaire »

Marx et Engels ont régulièrement critiqué la thèse de Lassalle sur le fait que les différentes fractions de la bourgeoisie, voire l’ensemble des autres classes, forment en face du prolétariat une seule et même « masse réactionnaire ». Cette dernière notion était jugée inexacte, sauf au tout dernier moment de l’affrontement révolutionnaire, lorsque l’émergence du parti du prolétariat suscite en face l’unification de toutes les fractions des classes dominantes. Mais ceci n’a lieu qu’au tout dernier moment, au point que Marx et Engels y voient un indice sûr du fait que la lutte est engagée dans sa phase décisive.

 

A plusieurs reprises, Marx et Engels soulignent que cette formule est historiquement fausse car dans de nombreux exemples historiques que nous avons évoqué ailleurs que ce soit en Allemagne, en Angleterre ou en France (par exemple la France de 1871 à 1878), les partis bourgeois ont réalisé un nombre significatif de réformes.

 

Ce n’est que qu’au dernier moment et dans des circonstances particulières, au moment de la révolution[40], c’est-à-dire lorsque le parti du prolétariat devient une menace effective, que la cristallisation de toutes les fractions de la bourgeoisie contre le prolétariat[41] peut être vue comme une masse réactionnaire[42]. Encore que cette formule puisse être même absolument fausse[43], comme par exemple en Angleterre, où « cette tendance ne deviendra jamais absolument un fait accompli. Quand l’assaut se produira ici, la bourgeoisie sera toujours prête à toutes sortes de réformes de détails. »[44]

 

Lorsque la coalition des forces antagoniques au prolétariat se forme, elle est donc en même temps le signe que l’affrontement décisif est sur le point de se produire. A contrario si la thèse de la « masse réactionnaire » était juste, cela signifierait que l’heure du parti prolétaire a sonné[45]. Le processus de la révolution permanente n’aurait pas besoin de se déployer, il faudrait envisager un assaut direct et immédiat pour conquérir le pouvoir politique.

 

Cette analyse est encore plus stupide quand on range les classes moyennes dans la masse réactionnaire. C’est le plus sûr moyen d’isoler le prolétariat, ce qui serait une catastrophe notamment dans les nations où la paysannerie est la classe la plus nombreuse[46] et bien entendu, de nos jours, alors que la classe moyenne salariée a crû de manière importante tandis que le prolétariat se divise facilement en diverses catégories selon la nationalité, le sexe, la qualification, le statut, le niveau des salaires, la place dans le procès de production, … qui sont autant d’obstacles à son unité et à l’affirmation de sa conscience de classe. Parmi les forces non prolétariennes, les classes moyennes (qu’elles soient anciennes ou modernes) ont forcément un rôle ambivalent, pouvant être attirées tour à tour par l’un des pôles opposés et se ralliant en général à celui qui se montre le plus fort. Vis-à-vis de ces classes, le prolétariat doit donc mener une politique qui facilite leur ralliement à la révolution et non les traiter de manière indifférenciée[47]. Dans cette tâche également l’affermissement de la république démocratique est un facteur favorable[48].

 

Le terme de «masse réactionnaire » ne doit pas non plus induire en erreur, c’est sous le drapeau de la « démocratie pure » que les forces contre-révolutionnaires coalisées feront face au prolétariat[49].

 

Cette analyse montre encore plus le caractère mensonger autant que ridicule des analyses qui veulent faire d’Engels un démocrate attaché à la république démocratique et à ses institutions alors qu’il s’agit pour le prolétariat de les balayer, de détruire l’Etat bourgeois et d’instaurer une dictature révolutionnaire.

 



[1] On doit ajouter, sans doute, le passage aux 80km/h sur les routes et les amendes qu’il occasionnera.

[2] « « Les impôts » ! Ils intéressent beaucoup la bourgeoisie, très peu les travailleurs : ce qu'ils paient comme impôts s'incorpore à la longue aux frais de production de la force de travail et doit par conséquent être compensé par les capitalistes. Tous ces points qui nous sont présentés ici comme des questions d'une haute importance pour la classe ouvrière n'intéressent essentiellement que les bourgeois et surtout les petits bourgeois, et, malgré Proudhon, nous soutenons que les travailleurs n’ont pas pour mission de veiller aux intérêts de ces classes. » (Engels, La question du logement, Editions sociales, p.49)

[3] Pour plus de détail, voir notre texte sur la politique fiscale du prolétariat.

[4] Par exemple, si nous prenons une revendication qui intéresse la classe prolétaire : « l’augmentation du SMIC de 100 euros ». Elle ne fait qu’anticiper et accélérer une promesse de campagne qui devait revaloriser le SMIC d’ici la fin du quinquennat ; elle comprend la revalorisation automatique du SMIC prévue en janvier 2019 ; et pour le reste, elle consiste en une augmentation de la « prime d’activité », qui ne coûtera rien au patronat (donc elle sera payée par l’impôt). Et cette prime ne compte pas dans le calcul des droits à la retraite. Pour les retraites, idem. La baisse de la CSG pour les plus petites retraites laisse intacte la décision de ne plus les indexer sur la hausse des prix, etc.

[5] En France, l’espérance de vie a augmenté de trente ans depuis le début du XXème siècle. (Le Monde, 20/02/2019)

[6] En France, près de 85 ans pour les 5% d’hommes les plus riches et près de 72 ans pour les 5% les plus pauvres ; plus de 88 ans et 80 ans du côté des femmes. (Le Monde, 20/02/2019)

[7] En France, plus de 85 ans pour les femmes et près de 80 ans pour les hommes. (Le Monde, 20/02/2019)

[8] En France, plus de 64 ans pour les femmes et plus de 62 ans pour les hommes.

[9] « En cinquante-cinq ans, la part de la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) dans le PIB a crû très fortement, passant de 2,5 % en 1950 à 8,8 % en 2005. (…)

La part du financement de la CSBM par la Sécurité sociale qui s’élevait à 51 % en 1950, a nettement progressé pour se stabiliser à 77 % entre 1990 et 2005. La part assumée par l’État, de 12 % en 1950, a quant à elle fortement diminué pour se stabiliser autour de 1 % entre 1990 et 2005. Symétriquement, la part de la CSBM supportée par les mutuelles, de 5,8 % en 1950, a atteint 7,3 % en 2005, et celle laissée à la charge « des ménages et des assurances complémentaires hors mutuelles » est passée de 31 % en 1950 à 14 % en 2005. » (Annie Fenina, Cinquante-cinq années de dépenses de santé. Une rétropolation de 1950 à 2005). Les CSBM représentent environ les ¾ des dépenses courantes de santé qui se situent aujourd’hui autour de 12% du PIB.

[10] « Le poids des dépenses de retraites dans le produit intérieur brut (PIB) reculerait "fortement" d'ici à 2060, la France se trouvant alors en position plus favorable que ses voisins européens face au vieillissement de la population, prédit une étude de l'Insee publiée jeudi.

Globalement stable jusqu’en 2025, le poids des dépenses de retraites s'allègerait surtout entre 2025 et 2060, pour représenter 11,2% du PIB, contre 13,8 actuellement. 

"Grâce aux réformes adoptées depuis plus de 20 ans", la part des dépenses de retraites dans le PIB devrait baisser de 2,6 points sur cette période, selon les projections de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) et de la direction générale du Trésor. » (https://lentreprise.lexpress.fr/actualites/1/ actualites/fort-recul-du-poids-des-retraites-dans-le-pib-a-l-horizon-2060-insee_1709896.html

[11] Dans le financement des dépenses sociales, l’importance relative des cotisations sociales diminue (60%) tandis que les impôts et taxes affectés jouent un rôle croissant. En augmentant la CSG, l’Etat reprend d’une main ce qu’il accorde de l’autre.

[12] Le statut d’auto-entrepreneur a été rebaptisé micro-entrepreneur par la loi de 2014. Mais le terme, plus valorisant, reste largement en usage. Il peut d’ailleurs être compatible avec le statut de salarié, ce qui permet notamment à certains d’entre eux soit de faire des « extras » pour le compte d’une autre entreprise, soit de se préparer à un changement d’activité. Mais l’essentiel de la création concerne des personnes qui se lancent dans une activité indépendante, souvent très jeunes (en particulier dans les activités qui se développent le plus et qui demandent le moins de capital à avancer –conseil par exemple-). Selon une étude de l’INSEE (https://www.insee.fr/fr/statistiques/ 3314444#titre-bloc-18), les micro-entrepreneurs représentent plus de 40% des créations d’entreprises (242 000 sur 591 000, en 2017. Si nous ajoutons, les 152 000 entreprises individuelles classiques, les 73 000 créations de SAS à associé unique ou unipersonnelle et les environ 30 000 SARL unipersonnelles, nous obtenons près de 500 000 créations qui relèvent d’un projet individuel, c’est-à-dire, pour l’essentiel, dépourvu des caractéristiques d’un niveau adéquat de productivité sociale. En fait, ce nombre est encore plus élevé car seulement 3,9% des entreprises créés, soit environ 23 000 sur 591 000 ont au moins 1 salarié. Après cinq ans, il ne reste plus que le ¼ des autoentrepreneurs de la génération 2010, contre 50% des entreprises individuelles classiques et les 2/3 des sociétés. En moyenne, le chiffre d’affaires des micro-entrepreneurs actifs est de l’ordre de 1000 € par mois. 3% d’entre eux déclarent dépasser le plafond admis par le statut (32 600 euros).

Dans une étude de 2014, il y avait 28% de demandeurs d’emplois parmi les candidats à l’auto-entreprise et 38% de salariés (généralement à la recherche d’un complément de revenu)

[13] Les deux chauffeurs routiers sont semble-t-il des indépendants. L’initiatrice de la pétition, femme et noire, est micro-entrepreneur soit le statut le plus précaire dans la hiérarchie des formes juridiques de l’entreprise. Parmi les huit messagers qui ont constitué une première délégation reçue par de Rugy, le ministre de l’écologie, on trouve donc 2 micro-entrepreneurs (classe moyenne non traditionnelle), 1 chauffeur routier sans doute indépendant, 1 petit entrepreneur capitaliste, 1 étudiant avec une fibre entrepreneuriale, 2 prolétaires (serveuse, intérimaire), 1 classe moyenne salariée et elle a cherché à fédérer les automobilistes.

[14] Il a été remarqué que le mouvement est parti de l’Ile de France, un endroit où on passe le plus de temps dans les voitures non pas tant à cause de la distance mais des encombrements. D’autre part, des études plus précises montrent que la mobilisation parcourt ce qui a été appelé par les géographes, la « diagonale du vide », les territoires à faible densité de population dans lesquels le déclin des services publics est particulièrement prononcé. Ils marquent donc l’aggravation de l’antagonisme entre la ville et la campagne.

[15] « Selon RTL, les services de renseignement du ministère de l'Intérieur (ex-Renseignements généraux) ont identifié les initiateurs du mouvement aujourd'hui baptisé les Gilets jaunes. Il s'agit de huit habitants de la région parisienne, unis par une même passion pour les rassemblements automobiles. » (https://www.ouest-france.fr/societe/gilets-jaunes/gilets-jaunes-les-services-de-renseignement-ont-identifie-les-initiateurs-du-mouvement-6073545)

[16] Sur la fonction de ces classes, cf. l’annexe de notre livre : « Aux fondements des crises », disponible sur notre site.

[17] En référence aux élections législatives de l’été 1857.

[18] http://pcint.org/40_pdf/01_Positions-pdf/01_01_fr-pdf/181122_gilets-jaunes.pdf

http://www.igcl.org/Gilets-Jaunes-L-interclassisme-est

(http://fr.internationalism.org/content/9799/mouvement-des-gilets-jaunes-contre - attaques-bourgeoisie-proletariat-doit-riposter-facon)

http://fr.internationalism.org/content/9805/dossier-mouvement-des-gilets-jaunes

https://lefilrouge17.blogspot.com/2018/11/gilets-jaunes-ni-participation-ni.html#more

http://www.international-communist-party.org/Francais/Actualit/2018/GiletsJaunes.htm

http://mouvement-communiste.com/documents/MC/Leaflets/BLT1812FR%20vF.pdf

https://nuevocurso.org/que-son-los-chalecos-amarillos/

Devant l’évolution du mouvement, les positions se sont parfois un peu infléchies

http://www.igcl.org/Communique-du-GIGC-sur-la-revolte

http://www.igcl.org/Communique-sur-le-mouvement-des

http://pcint.org/40_pdf/01_Positions-pdf/01_01_fr-pdf/181206_gilets-jaunes_drapeau-rouge.pdf

[19] http://grand-large.over-blog.com/2018/12/a-propos-des-gilets-jaunes.html

https://proletariatuniversel.blogspot.com/

http://spartacus1918.canalblog.com/archives/2018/12/12/36936423.html

https://www.matierevolution.fr/

[20] A commencer par les réponses dédaigneusement apportées par le pouvoir aux premières revendications des gilets jaunes. Ainsi, le député Ruffin, reprenant un sentiment populaire, pouvait railler : « Macron c’est Marie-Antoinette : vous n’arrivez pas à faire votre plein ? Achetez une nouvelle voiture. Vous ne pouvez plus acheter du fioul ? Changez votre chaudière ! »

[21] Une mention particulière pour le CCI qui en bon philistin moralisateur condamne notamment :

a) la « souillure morale » et les « effluves nauséabondes » du mouvement (https://fr.internationalism.org/ content /9836/mouvement-des-gilets-jaunes-lapolitisme-danger-proletariat) ; b) les pratiques « de guérilla urbaine », en professant doctement que certaines formes de violence « sont totalement inefficaces et ne peuvent que contribuer à l’escalade de la violence, au chaos social (sic!) et au renforcement de l’État policier (sic !) » (https://fr. internationa lism. org/files/fr/suppl_ri_473.pdf) ; c) « l'occupation de « la plus belle avenue du monde » », laquelle serait notamment l'expression méprisable d'une petite bourgeoisie qui «  rêve de s’élever vers les couches supérieures de la bourgeoisie » et envie « la vitrine du luxe capitaliste » ; d) la revendication de la démission de Macron, « symbolisant l’envie d’être Calife à la place du Calife » (https://fr.internationalism.org/content/9799/ mouvement-des-gilets-jaunes-contre-attaques-bourgeoisie-proletariat-doit-riposter-facon)

[22] A un autre niveau, Jacline Mouraud, une des figures des gilets jaunes, a annoncé la création d’un parti.

[23] « S’il leur arrive d’être révolutionnaires, c’est qu’ils se voient exposés à tomber dans la condition des prolétaires, c’est qu’ils défendent non pas leurs intérêts futurs, c’est qu’ils abandonnent la position de leur classe pour adopter celle du prolétariat. » (Marx, Engels, Manifeste du parti communiste, Pléiade, T.1, p.171-172)

[24] Dans sa dernière livraison, l’Insee distingue au sein des travailleurs non-salariés (3,2 millions de personnes) les professions non agricoles (2,8 millions). Les micro-entrepreneurs représentent  31% de ces dernières. Les 1,9 millions de non-salariés classiques se répartissent en 43% de gérants majoritaires de sociétés et 57% d’entrepreneurs individuels. La globale croissance des effectifs est due aux micro-entrepreneurs dont le revenu moyen mensuel est de 450 €.

[25] « De plus en plus d’organismes de formation demandent aux prestataires d’être autoentrepreneurs » (Témoin cité par Le Monde du 31/1/2019)

« De plus en plus de travaux de sous-traitance sont délégués des autoentrepreneurs qui se retrouvent en fin de chaîne et gagnent moins. C’est tout l’artisanat qui se paupérise » (Alain Griset, Président de L’union des entreprises de proximité, cité par le Monde du 31/1/2019)

[26] https://defensedumarxisme.wordpress.com /2015/09/11/telefonica-un-bilan-de-la-greve/

[27] Au Royaume-Uni, depuis la crise de 2008, le nombre d’autoentrepreneurs est passé de 3,5 à 4,8 millions de personnes. Près de la moitié des travailleurs du BTP ont ce statut. A cela s’ajoute, un million de contrat zéro heures et de 800 000 intérimaires. (Le Monde, 31/01/2019)

[28] La section française de l’AIT, elle-même était composée de nombreux courants où prédominaient les tendances petites-bourgeoises.

[29] Seule l’aile gauche des socialistes-révolutionnaires, le parti petit-bourgeois, se détachera et partagera le pouvoir avec les bolchéviks, marquant on ne peut plus clairement que le gouvernement était bien ouvrier et paysan.

[30] « Il faut rattacher la revendication de prendre la terre immédiatement à la propagande en faveur de la création de Soviets de députés de salariés agricoles. La révolution démocratique bourgeoise est achevée. Le programme agraire doit être appliqué d’une façon nouvelle. » (p.137)

« La tâche des marxistes est d’expliquer aux paysans le programme agraire dont il faut reporter le centre de gravité sur les Soviets de députés des salariés agricoles. Mais tenons-nous prêts à voir la paysannerie faire bloc, le cas échéant, avec la bourgeoisie à l’instar du Soviet des députés ouvriers et soldats. » (Lénine, La conférence de Petrograd-ville du POSDR (b), Avril 1917, Œuvres, Editions sociales, T.24, p.137-138)

 « Sans chercher à opérer immédiatement et obligatoirement le scission dans les Soviets des députés paysans, le parti de prolétariat doit s’attacher à démontrer la nécessité de soviets distincts de députés de salariés agricoles, ainsi que des soviets distincts de députés de paysans pauvres (semi-prolétaires), ou à tout le moins de conférences permanentes groupant les députés de ces catégories sociales, sous forme de fractions ou de partis distincts au sein des Soviets communs de députés paysans. » (Lénine, Les tâches du prolétariat dans notre révolution, Avril 1917, Œuvres, Editions sociales, T.24, p.64-65)

« Pour que les paysans riches - qui sont eux aussi des capitalistes – ne puissent léser et tromper les salariés agricoles et les paysans pauvres, ceux-ci doivent s’unir, se grouper à part, ou bien former leurs propres Soviets de députés des salariés agricoles. » (Lénine, Discours aux soldats du régiment Izmailovski, Avril 1917, Œuvres, Editions sociales, T.24, p.102)

« Les ouvriers agricoles et les paysans pauvres, c’est-à-dire ceux qui , ne possédant pas assez de terre, de bétail ou de matériel, tirent partiellement leur moyen de subsistance d’un travail salarié, doivent bander toutes leurs forces pour s’organiser en Soviets indépendants ou en groupe distincts au sein des Soviets communs de paysans, afin de défendre leurs intérêts contre les paysans riches, qui ont forcément tendance à s’unir aux capitalistes et aux grands propriétaires fonciers. » (Lénine, Projet de résolution sur la question agraire ; Premier congrès des députés paysans de Russie, Mai 1917, Œuvres, Editions sociales, T.24, p.498)

[31] Sa virulence a cependant fortement augmenté avec le développement d’un islam politique qui trouve un terreau favorable notamment dans les nouvelles générations issues de l’immigration maghrébine « pour qui le juif incarne négativement le complot permanent et le «deux poids, deux mesures » [et dont l’antisémitisme] va bien plus loin que le préjugé judéophobe de leurs parents. » (Smaïn Laarcher, Le Monde, 21/01/2016)

[32] Ces lignes étaient déjà écrites quand une nouvelle offensive contre la liberté d’expression menée par Macron en personne et soutenue par nombre d’organisations sionistes comme par l’extrême-droite (G Collard, par exemple) qui y voit là une arme supplémentaire pour s’en prendre aux populations de confession musulmane ou supposée telle en pénalisant l’antisionisme assimilé à de l’antisémitisme. Pour calomnier le mouvement des Gilets jaunes, le pouvoir est prêt à toutes les initiatives dont celle qui consiste à pénaliser toute critique du sionisme et de la politique d’Israël. Une telle violation de la liberté d’expression qui a pour but immédiat de mettre fin au mouvement des gilets jaunes est là également pour amplifier le communautarisme et favoriser l’antisémitisme en ravivant la guerre des mémoires. Dans son propre mouvement, la démocratie se transforme en sa négation pour laisser apparaître la dictature sans fard de la bourgeoisie. Comme tous les mouvements qui défient le pouvoir de la bourgeoisie, voici les gilets jaunes chargés d’opprobre.

Trotsky a toujours rappelé quelle était la position du prolétariat devant ces atteintes. Ce qu’il dit ici à propos de la liberté de la presse vaut pour les autres libertés.

« La théorie et l’expérience historique attestent de la même façon que toute restriction de la démocratie est, en dernière analyse, dirigée contre le prolétariat, de même que tout impôt retombe aussi sur les travailleurs. La démocratie n’a de valeur pour le prolétariat que dans la mesure où elle permet de déroulement de la lutte des classes. En conséquence, un dirigeant de la classe ouvrière qui munit l’Etat bourgeois d’armes exceptionnelles de contrôle sur l’opinion publique en général et sur la presse en particulier, est très précisément un traître. En dernière analyse, avec l’aggravation de la lutte des classes, les bourgeois de toute nuances finiront par se mettre d’accord entre eux et dirigeront alors contre la classe ouvrière toutes les lois d’exception, tous les règlements restrictifs, toutes les espèces de censure « démocratique ». Celui qui ne comprend pas cela aujourd’hui doit quitter les rangs de la classe ouvrière (…)

(…) Seuls des aveugles ou des imbéciles peuvent penser que les ouvriers et les paysans pourront se libérer de l’influence des idées réactionnaires au moyen de l’interdiction de la presse réactionnaire. En réalité, seule la plus grande liberté de parole, de presse et de réunion peut créer les conditions favorables au développement du mouvement révolutionnaire de la classe ouvrière.

La lutte irréconciliable contre la presse réactionnaire est un impératif. Mais les ouvriers ne peuvent remplacer leur propre lutte, qui doit être menée dans leur presse et à travers leurs organisations, par le poing de l’Etat bourgeois. (….)

Le meilleur moyen de lutter contre la presse bourgeoise c’est de développer la presse prolétarienne. » (Trotsky, La liberté de la presse et la classe ouvrière, 21 août 1938, Œuvres, T.18, p.242 à 245)

[33] « Seule, la connaissance de ce que sont les Juifs donne la clef des buts dissimulés, donc réellement poursuivis par la Social-Démocratie.

Connaître ce peuple, c’est ôter le bandeau d’idées fausses qui nous aveugle sur les buts et les intentions de ce parti ; à travers ses déclamations nébuleuses et embrouillées sur la question sociale, on voit poindre la figure grotesque et grimaçante du marxisme. » (p.105)

« Lorsque je découvris que le Juif était le chef de la Social-Démocratie, les écailles commencèrent à me tomber des yeux. » (p.121)

« Je fis un effort sur moi-même et tentai de lire les productions de la presse marxiste, mais la répulsion qu’elles m’inspiraient finit par devenir si forte que je cherchai à mieux connaître ceux qui fabriquaient cette collection de canailleries.

C’étaient tous sans exception, à commencer par les éditeurs, des Juifs.

Je pris en main toutes les brochures social-démocrates que je pus me procurer et cherchai les signataires : des Juifs. » (p.123)

« Si le Juif, à l’aide de sa profession de foi marxiste, remporte la victoire sur les peuples de ce monde, son diadème sera la couronne mortuaire de l’humanité. » (p.130)

« Le marxisme, dont le but définitif est et reste la destruction de tous les États nationaux non juifs, devait s’apercevoir avec épouvante qu’au mois de juillet 1914, les ouvriers allemands qu’il avait pris dans ses filets, se réveillaient et commençaient à se présenter de plus en plus promptement au service de la patrie. » (p.301)

« j’arrivai à comprendre le contenu et l’intention du travail de toute la vie du juif Karl Marx. Son « capital » me devint maintenant parfaitement compréhensible, comme la lutte de la social-démocratie contre l’économie nationale, lutte qui devait préparer le terrain pour la domination du capital véritablement international et juif de la finance et de la bourse. » (p.378)

« Un exemple effroyable de cet esclavage est fourni par la Russie où le Juif a, avec un fanatisme vraiment sauvage, fait périr au milieu de tortures féroces ou condamné à mourir de faim près de trente millions d’hommes, pour assurer à une bande d’écrivains juifs et de bandits de la Bourse la domination sur un grand peuple. » (p.574)

Extraits de Mon combat, Adolf Hitler, https://beq.ebooksgratuits.com/Propagande/Hitler-combat-1.pdf

 « Quant au marxisme, il représente en somme comme l’effort du Juif dans le domaine de la civilisation pure pour exclure de toutes les formes de l’activité humaine la prépondérance de la personnalité et pour la remplacer par celle du nombre. » (p.134)

 « Le véritable organisateur de la révolution, celui qui en tirait effectivement les ficelles, le Juif international, avait alors bien apprécié la situation. Le peuple allemand n’était pas encore mûr pour pouvoir être, comme il advint en Russie, traîné dans la boue sanglante du marécage bolcheviste. » (p.262)

« Le danger auquel la Russie a succombé menacera toujours l’Allemagne. Seul, un bourgeois naïf peut s’imaginer que le bolchévisme est conjuré. Dans son esprit superficiel, il ne soupçonne nullement qu’il s’agit ici d’une manifestation instinctive : l’aspiration du peuple juif à la domination universelle, tendance aussi naturelle que celle qui pousse l’Anglo-Saxon à s’assurer le pouvoir sur cette terre. (…) Nous devons voir dans le bolchévisme russe la tentative des Juifs au vingtième siècle, pour conquérir la domination mondiale ; à d’autres époques, ils ont pareillement essayé d’atteindre le même but avec des moyens, autres que les moyens actuels, qui leur étaient cependant intérieurement apparentés. » (p.505-506)

Extraits de Mon combat, Adolf Hitler, https://beq.ebooksgratuits.com/Propagande/Hitler-combat-2.pdf)

[34] « En opposition violente à toute cette sphère de l'effort juif, les vues des Juifs internationaux prennent de l’ampleur. Les adeptes de cette sinistre confédération sont pour la plupart des hommes élevés parmi les malheureuses populations de pays où les Juifs sont persécutés en raison de leur race. La plupart, sinon la totalité, d'entre eux ont abandonné la foi de leurs ancêtres, et ont chassé de leur esprit tous les espoirs spirituels d’un monde prochain.

Ce mouvement parmi les Juifs n'est pas nouveau. De l'époque de Spartacus-Weishaupt à celle de Karl Marx, et jusqu’à Trotsky (Russie), Bela Kun (Hongrie), Rosa Luxembourg (Allemagne), et Emma Goldman (États-Unis), cette conspiration mondiale pour le renversement de la civilisation et pour la reconstitution de la société sur la base d'un arrêt du développement, de la malveillance envieuse et d'une égalité impossible, n’a cessé de croître.

Elle a joué, comme un écrivain moderne, Mme Webster, l’a si bien montré, un rôle clairement identifiable dans la tragédie de la Révolution française.

Il a été le ressort de tous les mouvements subversifs au XIXe siècle; et maintenant enfin ce groupe de personnalités extraordinaires issues de la pègre des grandes villes d'Europe et d'Amérique ont saisi au collet le peuple russe et sont devenus pratiquement les maîtres incontestés de cet énorme empire.

Il n’est pas nécessaire d’exagérer la part jouée dans la création du bolchevisme et dans la réalisation effective de la révolution russe: par ces Juifs internationaux et pour la plupart athées. Elle est certainement très grande et l'emporte probablement sur toutes les autres. À l’exception notable de Lénine, la majorité des dirigeants sont des Juifs. De plus, l’inspiration principale et la direction du mouvement reviennent aux dirigeants juifs.

Ainsi Tchitchérine, un pur Russe, est éclipsé par son subordonné Litvinov, et l’influence de Russes comme Boukharine ou Lounacharski ne peut pas être comparée avec le pouvoir de Trotsky, ou de Zinoviev, le dictateur de la citadelle rouge (Petrograd), ou de Krassine ou Radek--tous des Juifs. Dans les institutions soviétiques, la prédominance des Juifs est encore plus étonnante. Et la plus importante, sinon la principale, part du système de terrorisme appliqué par les Commissions extraordinaires pour la répression de la contre-révolution a été prise par les Juifs, et dans certains cas notables par des Juives.

La même importance néfaste a été obtenue par les Juifs dans la brève période de terreur pendant laquelle Bela Kun a régné en Hongrie. Le même phénomène s’est présenté en Allemagne (en particulier en Bavière), dans la mesure où cette folie a été possible du fait de la prostration temporaire du peuple allemand. Bien que dans tous ces pays, il y ait beaucoup de non-Juifs aussi mauvais que le pire des révolutionnaires juifs, le rôle joué par ces derniers proportionnellement à leur nombre dans la population est étonnant. (…)
Le fait que dans de nombreux cas les intérêts Juifs et les lieux de culte Juifs soient exceptés par les bolcheviks de leur hostilité universelle pousse de plus en plus à associer la race juive en Russie avec les infamies qui sont actuellement perpétrées. (…)
Le sionisme représente la troisième sphère des conceptions politiques de la race juive. En violent contraste avec le communisme international. Dans les convulsions politiques de la Russie, le sionisme est déjà devenu un facteur qui exerce une puissante influence concurrente dans les cercles bolcheviques avec le système communiste international. Rien ne pourrait être plus significatif que la fureur avec laquelle Trotsky a attaqué les sionistes en général, et le Dr Weissmann en particulier. La pénétration cruelle de son esprit le laisse sans aucun doute que ses projets d'un État communiste international sous domination juive sont directement contrecarrés et entravés par ce nouvel idéal, qui dirige les énergies et les espoirs des Juifs dans chaque pays vers un objectif plus simple, plus vrai et beaucoup plus réalisable. La lutte qui commence maintenant entre les Juifs sionistes et bolcheviques n’est rien moins qu’une lutte pour l'âme du peuple juif. » (Winston Churchill, Illustrated Sunday Herald, 8/2/1920)

[35] Cf. Le pacte de transfert (haavara) https://fr.wikipedia.org/wiki/Accord_Haavara#cite_ref-1

[36] « D’un autre côté, on voit bien aussi la puérilité des socialistes (notamment les socialistes français, qui veulent prouver que le socialisme est la réalisation des idées de la société bourgeoise exprimées par la Révolution Française), qui démontrent que l’échange et la valeur d’échange sont originellement (dans le temps) ou selon leur concept (dans leur forme adéquate) un système de liberté et d’égalité pour tous, mais qu’ils ont été faussés par l'argent, le capital, etc. Ou encore que l’histoire a fait jusqu’à présent des tentatives manquées pour les accomplir de la façon qui correspond à leur vérité, et qu’ils ont maintenant, par exemple Proudhon, trouvé le vrai Jacob qui fournira l'histoire véritable de ces rapports en remplacement de la fausse. » (Marx, Manuscrits de 1857-1858, Grundrisse, Editions sociales, T.1, p.188)

[37] Spontanément on a cependant vu des manifestants étrangers (belges par exemple), venir manifester en France.

[38] Très tôt le mouvement a eu comme mot d’ordre : « Macron démission ». La demande de référendum doit se comprendre comme une étape dans le processus de sa révocation.

[39] « Si les travailleurs allemands ne peuvent accéder au pouvoir et faire triompher leurs intérêts de classe sans traverser un long processus de développement révolutionnaire, du moins ont-ils cette fois la certitude que le premier acte de ce drame révolutionnaire en perspective coïncidera avec la victoire de leur classe en France et s’en trouvera considérablement accéléré. Mais ils doivent faire eux-mêmes le maximum pour leur victoire finale en s’éclairant sur leurs intérêts de classe, en assumant aussitôt que possible leur position de parti indépendant et en refusant de se laisser égarer fût-ce un instant par la phraséologie hypocrite de fraternisation des petits-bourgeois démocratiques tendant à les détourner de l’organisation du parti du prolétariat. Leur cri de guerre doit être :

« La révolution en permanence !» » (Marx, Adresse au comité central de la ligue des communistes, mars 1850, Pléiade, Politique, p.558-559)

 

« Lors du dernier débat sur « la position du prolétariat allemand dans la prochaine révolution », des membres de la minorité au sein du comité central ont exprimé des points de vue qui heurtent directement ceux de la dernière circulaire et même du Manifeste. A la vision internationale du Manifeste on a substitué le point de vue national des artisans allemands. Le point de vue matérialiste du Manifeste a cédé le pas à l'idéalisme. Au lieu de rapports réels, la minorité préfère la seule volonté comme force motrice de la révolution.

 

Alors que nous disons aux ouvriers : il vous faudra peut-être encore passer 15, 20, 50 ans de guerre civile, non seulement pour changer les rapports existants mais aussi pour vous changer vous-mêmes et vous former à la domination politique, vous, au contraire, vous leur dites : nous devons prendre maintenant le pouvoir ou aller nous coucher. Tout comme les démocrates ont abusé du mot "peuple", vous utilisez le mot "prolétariat" comme une simple phrase. Pour que cette phrase ait un sens, il serait nécessaire de transformer tous les petits bourgeois en prolétaires et, par conséquent, de représenter concrètement les petits bourgeois et non les prolétaires. A l’instar des démocrates, vous avez remplacé le développement révolutionnaire par des phrases sur la révolution. » (Marx, intervention de Marx à une réunion de la ligue des communistes, 15 septembre 1850, MEGA2, I.10, p.578 ou Collected Works, t.10, p. 626)

 

« Une révolution est un processus de longue haleine : cf. 1642-1646, et 1789-1793 - et pour que les conditions soient mûres pour nous comme pour eux, il faut encore que tous les partis intermédiaires arrivent les uns après les autres au pouvoir, et s'y ruinent. Et c'est alors que ce sera notre tour - et même alors il se peut que nous soyions momentanément battus une fois de plus. » (Engels, Lettre à Bernstein, 12-13 juin 1883, in La social-démocratie allemande, p.176-177)

[40]  « Maintenant il faut cesser de déclamer la phrase commode de « la masse réactionnaire » (qui n'est juste qu'au moment effectif de la révolution) » (Engels à E. Bernstein, 12-13 juin 1883, La social-démocratie allemande, p176)

[41] Ainsi Marx constate que « Toutes les classes et tous les partis s’étaient unis pendant les journées de Juin dans le parti de l’’ordre, faisant front contre la classe prolétarienne considérée comme le parti de l’anarchie, du socialisme et du communisme. » (Marx, Le 18 brumaire de Louis Bonaparte, 1852, Pléiade, Politique, p.446)

[42] « On commence par accepter la phrase lassalléenne ronflante, mais historiquement fausse, selon laquelle : face à la classe ouvrière, toutes les autres classes forment une seule masse réactionnaire. Cette formule n'est vraie que dans quelques cas exceptionnels : dans une révolution du prolétariat - la Commune, par exemple - ou dans un pays où non seulement la bourgeoisie a imprimé son image à l'État et à la société, mais où, à son tour, la petite bourgeoisie démocratique a parachevé sa transformation jusque dans ses dernières conséquences. » (Engels à August Bebel, 18-28 mars 1875. La social-démocratie allemande, p.76)

« Elle est fausse [la conception reposant  sur une « masse réactionnaire »], car elle exprime comme un fait accompli ce qui n'est qu'une tendance historique exacte seulement comme telle. Au moment où surgit la révolution socialiste, tous les autres partis apparaîtront en face de nous comme une seule masse réactionnaire. » (Engels, Lettre à Kautsky, 14 octobre 1891, La social-démocratie allemande, p.290)

« Alors vous retournerez plus forts [après de nouvelles élections suite à la dissolution de l’Assemblée provoquée par l’opposition socialiste NDR], numériquement et moralement ; cela pourra mener à la formation de la « grande masse réactionnaire » de Lassalle, coalition de tous les partis bourgeois contre le socialisme, masse qui se forme toujours au moment du danger pour ensuite se dissoudre de nouveau dans ses groupes d’intérêts divers et opposés les uns aux autres : grande propriété foncière, grande industrie, haute finance, petite et moyenne bourgeoisie, paysans, etc. Mais, chaque fois qu’elle se forme de nouveau, elle gagne en solidité jusqu’au jour de la crise, où nous aurons une masse compacte vis-à-vis de nous. Ce procès de concentration et de dissolution continuelles, nous l’avons eu en Allemagne depuis que notre parti compte plus de 20 membres au Reichstag ; mais chez vous, ça ira plus vite parce que c’est dans votre chambre des députés que réside le pouvoir décisif. » (Engels, Lettre à Lafargue, 22 janvier 1895)

[43] « Étant une formule d'agitation parfaitement unilatérale, elle est absolument fausse sous la forme apodictique absolue qui seule la fait résonner efficacement. » (Engels, Lettre à Kautsky, 14 octobre 1891, La social-démocratie allemande, p.290)

[44] Engels, Lettre à Kautsky, 14 octobre 1891, La social-démocratie allemande, p.291

[45] « Le corollaire de toute la conception reposant sur la « masse réactionnaire » est que si les conditions actuelles se trouvaient bouleversées, nous arriverions aussitôt au pouvoir. C'est une absurdité. » (Engels à E. Bernstein, 12-13 juin 1883, La social-démocratie allemande, p. 177)

« Aussi longtemps que nous ne sommes pas assez forts pour prendre en mains les rênes du pouvoir et appliquer nos principes, il ne saurait - à strictement parler - être question d'une masse réactionnaire vis-à-vis de nous. Sinon, toute la nation se partagerait en une majorité de réactionnaires et une minorité d'impuissants » (Engels, Lettre à Kautsky, 14 octobre 1891, La social-démocratie allemande, p.291)

[46] En 1875, Marx critique le programme produit de l’unification entre les lassalliens et le parti ouvrier social-démocrate. Engels fera de même et reviendra sur le sujet au moment du programme d’Erfurt (1891) qui laissait paraître des résurgences lassalliennes.

« Dans le Manifeste communiste, il est dit : « De toutes les classes qui, de nos jours, se trouvent face à face avec la bourgeoisie, le prolétariat seul est vraiment révolutionnaire. Les autres classes déclinent et sombrent avec l’essor de l’industrie ; le prolétariat, au contraire, en est le produit le plus authentique. »

Ici, la bourgeoisie est conçue comme la classe révolutionnaire - en tant qu'elle est l'agent de la grande  industrie – face aux féodaux et aux classes moyennes résolus à conserver toutes leurs positions sociales qui résultaient de modes de production périmés. Ces classes ne forment donc pas avec la bourgeoisie une même masse réactionnaire.

D'autre part, le prolétariat est révolutionnaire vis-à-vis de la bourgeoisie. En effet, issu lui-même de la grande industrie, il tend à dépouiller la production de son caractère capitaliste, que la bourgeoisie, elle, cherche à perpétuer. Le Manifeste ajoute cependant que « les classes moyennes... deviennent révolutionnaires lorsqu’elles se voient exposées à tomber bientôt dans la condition des prolétaires. »

De ce point de vue, il y a donc une absurdité supplémentaire à dire que les classes moyennes « forment une même masse réactionnaire » avec la bourgeoisie, et, par-dessus le marché, les féodaux en face de la classe ouvrière.

Est-ce qu’aux dernières élections, on est allé crier aux artisans, aux petits industriels, aux paysans, etc. : « En face de nous, vous ne formez, avec les bourgeois et les féodaux, qu'une seule masse réactionnaire » ? » (Marx, Critique du programme de Gotha, Pléiade, T.1, p.1422)

[47] « Si, en Allemagne, par exemple, la petite bourgeoisie démocratique faisait partie de cette masse réactionnaire, comment le Parti ouvrier social-démocrate eût-il pu, des années durant, marcher la main dans la main avec le Parti populaire ? Comment se fait-il que le Volksstaat puise presque toute sa rubrique politique de la Gazette de Francfort dans l'organe de la petite bourgeoisie démocratique ? Et comment se fait-il que pas moins de sept revendications de ce même programme correspondent presque mot pour mot au programme du Parti populaire et de la démocratie petite-bourgeoise ? J’entends les sept revendications politiques des articles 1 à 5 et de 1 et 2 2, dont il n’en est pas une qui ne soit pas démocrate bourgeoise. » (Engels à August Bebel, 18-28 mars 1875. La social-démocratie allemande, p.76)

[48] « Mais cette victoire républicaine a encore une autre signification. Elle prouve que depuis 1870 la population des campagnes a fait un grand pas en avant. Jusqu’alors toute victoire arrachée à Paris par la classe ouvrière, était peu de temps après réduite à néant par l’esprit réactionnaire de la petite paysannerie qui constitue la grande masse de la population française. Depuis le début de ce siècle, la paysannerie avait été bonapartiste. La seconde République, instituée en février 1848 par les ouvriers parisiens, avait été brisée par les six millions de voix paysannes que Louis-Napoléon récolta au mois de décembre suivant. Mais l’invasion prussienne de 1870 a ébranlé la foi des paysans dans l’Empire, et les élections de novembre dernier prouvent que la masse des populations campagnardes est devenue républicaine. Or, c’est une transformation de la plus grande importance. Elle ne signifie pas seulement que désormais toute restauration monarchique n’a plus aucune chance de succès. Elle signifie également que l’alliance des ouvriers des villes et des paysans des campagnes est en pleine gestation. (…)

(…) la consolidation de la république a au moins fourni aux ouvriers français le terrain sur lequel ils peuvent s’organiser en parti politique indépendant et disputer leurs prochaines batailles non pas pour le profit d’autres qu’eux, mais bien pour leur propre profit ; elle a en même temps fourni le terrain sur lequel ils peuvent s’allier à la masse des paysans qui jusqu’à présent leur était hostile et faire de leurs victoires futures non plus, comme c’était le cas, de brefs triomphes de Paris sur la France, mais les triomphes définitifs de toutes les classes opprimées de France sous la conduite des ouvriers de Paris et des grandes villes de province. » (Engels, Les travailleurs européens en 1877, Marx, Engels et la troisième république, Editions sociales, p.103)

[49] « En ce qui concerne la démocratie pure et son rôle à l'avenir, je ne suis pas de ton avis. Il est dans l'ordre des choses qu'elle jouera un rôle bien inférieur en Allemagne que dans les pays de développement industriel plus ancien. Mais cela ne l’empêche pas qu'au moment de la révolution, elle prendra une importance momentanée sous la forme d’un parti bourgeois extrême, jouant le même rôle qu'à Francfort en 1848, lorsqu'elle fut la dernière planche de salut de toute l'économie bourgeoise et même féodale. Dans un tel moment, toute la masse réactionnaire se tiendra derrière elle et lui donnera une force accrue - tout ce qui est réactionnaire se donne alors des airs démocratiques. C’est ainsi que toute la masse féodale bureaucratique, dans la période de mars à septembre 1848, a soutenu les libéraux pour endiguer les masses révolutionnaires et, ce résultat obtenu, les libéraux furent naturellement chassés à coups de pied aux fesses. De même, de mai 1848 à l'élection de Bonaparte en décembre, le parti républicain pur du National, le plus faible de tous les partis, a régné en France, simplement parce que toute la réaction s'était rassemblée et organisée derrière lui. C'est ce qui s'est produit à chaque révolution : le parti le plus souple et le plus mou, celui qui est encore en état de prendre le pouvoir entre ses mains, prend les rênes de l'État, précisément parce que, les vaincus y voient leur dernier espoir de salut. (…)

Cependant les événements peuvent prendre en Allemagne un tour un peu différent pour des raisons d'ordre militaire. Dans l’état actuel des choses, l'impulsion extérieure ne saurait venir que de la Russie. Si ce n’était pas le cas, l’impulsion viendrait de l'Allemagne elle-même, et alors la révolution ne pourra éclater qu'à partir de l’armée. De nos jours, un peuple désarmé est une grandeur tout à fait négligeable du point de vue militaire en face d'une armée moderne. En l’occurrence, au cas où notre réserve âgée de vingt à vingt-cinq ans qui ne vote pas encore, mais qui est entraînée dans l’art militaire, entrait en action, il serait possible de sauter la phase de la démocratie pure. Mais cette question est également théorique pour l'instant, bien que je sois obligé, comme représentant du haut état-major du parti, d'envisager cette hypothèse, et ne pas l'écarter. Quoi qu'il en soit, le jour de la crise et le lendemain, notre seul adversaire, ce sera la masse réactionnaire regroupée autour de la démocratie pure - et c’est ce qu’il ne faut pas, à mon avis, perdre de vue. » (Engels à Bebel, 11 décembre 1884, La social-démocratie allemande, p. 190-191)